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 élévation

élévation

Parcours initiatique Philosophico-Spirituel à travers mes rencontres et lectures liées au paranormal et à l'ésotérisme.


Virginie Garrault

Publié par Yann-Erick sur 18 Mai 2015, 12:10pm

Catégories : #Mages-extra-sensoriels, #Rencontres

Magnétiseur, Guérisseur d'âme.

Responsable de l'association "Vivre Mieux, Vivre Libre".

 

Vidéo de 52 minutes
en deux parties.

Première partie - Durée: 33 minutes.

Seconde partie - Durée: 19 minutes.

Prochainement à l'association "Vivre mieux vivre libre":

ATELIERS

- Samedi 10 septembre 2016 de 14h a 17h30 , « atelier communication avec le cheval ». mené par Mireille Theraulaz et ses chevaux à Pierre de Bresse.
- Samedi 8 octobre 2016 de 14h a 17h30, « atelier fabrication attrape rêve » mené par Helene Martin à Saint Remy.
- Samedi 5 novembre 2016 de 9h30 a 17h30, « atelier auto hypnose » mené par Aude Jacquin à Saint Remy.
- Dimanche 8 janvier 2017 de 9h30 a 12h, atelier « ouverture mediuminique » mené par Yonelle Delle à Chalon Sur Saone.

CONFERENCES

- Samedi 7 janvier 2017 a 14h30 salle Georges Brassens à Saint Remy, conférence + mediuminité YONELLE DELLE .
- Samedi 24 juin 2017 a 14h salle fontaine au loup Chalon Sur Saone, conférence + mediuminité JOSIANE VINCENT.

Plus d'Infos :

- Le site de la médium Josiane Vincent
(Marraine de l'asssociation "Vivre mieux vivre libre")

- Excellente émission sur le monastère bouddhiste de La Boulaye (Saône-et-Loire), cité dans la 1ère partie de l'entretien:

- Ci-dessous, le fameux texte-témoignage écrit par Virginie Garrault :

Ma drôle de vie !

Me voilà devant cette feuille, cette toute première feuille. Pour commencer, quoi de mieux que de faire le grand saut par une belle journée d'automne …..

Comme dirait la chanson, « les feuilles mortes se ramassent à la pelle», elles se ramassent tellement bien que tout se retrouve pèle mêle dans ma tête. Me voilà bien avancée, avec cette grande valise remplie de souvenirs. Peut-être faut-il que je tire un à un chaque souvenir au gré du vent? Peut-être faut-il que je vide cette valise par terre, et que je commence à trier? Eh bien, sincèrement, je n'en sais rien!

Commençons par le début! Je suis née en mille neuf cent soixante-huit, zut, à un an près mon histoire aurait pu être érotique… Donc, je disais, je suis née en mille neuf cent soixante-huit, le neuf avril pour être plus précise. Je peux dire que même si je n'étais pas prévue au programme, je suis quand même le fruit de l'amour entre mon papa et ma maman. Comme tout le monde le sait, soixante-huit, année de la révolution. Eh bien moi, j'ai commencé la mienne dès la naissance, car depuis des générations, que ce soit du côté de papa ou bien de maman, tout le monde est arrivé au monde dans les Deux-Sèvres. Et devinez quoi? J’ai préféré arriver dans le pays des vaches! Eh oui, la Normandie! Il fallait bien que je ne fasse pas comme tous mes descendants!

Deux ans plus tard, une jolie petite sœur bien sage vient me rejoindre. Eh bien, devinez quoi? Elle est née dans les Deux-Sèvres! Maintenant que le décor est planté, peut-être vais-je y voir un peu plus clair!

On peut dire que depuis toute petite j’étais très, très active. Tellement que j'ai eu le droit à cette fameuse laisse préconisée par tous les médecins de l'époque afin de sécuriser un enfant très actif. Un peu barbare à notre époque, mais, sincèrement, je peux comprendre mes parents, au vu de l'enfant casse-cou que j’étais. D’ailleurs un jour je leur ai posé la question : « pourquoi cette laisse?» Eh bien, une belle réponse de leur part m’a fait chaud au cœur : « Tu sais Vivi on t'aimait beaucoup et on ne voulait pas te perdre » Effectivement, en entendant ces mots, l'épisode de la laisse est passé comme une lettre à la poste. Je n'ai jamais eu peur de rien, au grand désespoir de la famille. Il fallait à tout prix que je fasse des expériences pour pouvoir grandir et apprendre. Le hic c'est que rien ni personne ne m’arrêtait. Je défiais le monde des adultes et j’avançais en force pour me faire une place. Quand je dis « rien, ni personne  ne pouvait me tenir », ce n'est pas tout à fait vrai. Car il y a une personne que je crains par-dessus tout et qui est le seul à y parvenir, c'est mon arrière-grand père André. C'est le grand-père de ma maman.  Un homme droit, un homme bon, un homme juste, mais qu'il ne faut pas prendre pour une andouille! J'ai une admiration sans borne pour ce grand-père. Et, croyez-moi, j'ai bien souvent testé ses limites, et, croyez-moi, je les ai vite trouvées ! Si je vous parle de ce grand-père dès le début de ma drôle de vie, vous verrez plus tard pourquoi cet homme est et sera toujours très important pour moi. Pépé André est accompagné bien sûr de ma petite mémé Marie, qui est une super mémé. Toujours très joyeuse, remplie d'amour, très bavarde, et qui adore nous faire de belles tables quand tout le monde est réuni. Beaucoup de souvenirs me submergent ! Mais les mots me manquent. Je revois les grandes réunions de famille au château de Bimard, où pourtant je n'ai pas plus de trois ans. Je revois mon oncle, le frère de ma maman, jouer avec moi. Je revois le grand piano dans cette immense pièce. Quand je repense à ce château qui n'est pas resté bien longtemps dans la famille, mais ça c'est une autre histoire ! Je me revois braver tous les dangers et explorer comme je peux les moindres recoins afin de trouver un trésor. Je ne sais toujours pas quel trésor je cherchais! Je revois ce grand parc avec mon grand-père et son chien. Beaucoup de petits souvenirs sens dessus-dessous ! Comme vous le voyez, le début de cette drôle de vie commence plutôt bien.

 

Et puis me voilà à l'âge de huit ans. Premier choc, le divorce de mes parents. J'avoue que je n'ai pas beaucoup de souvenirs de ce moment. Juste une incompréhension. Mais comme un Zébulon qui rebondtrès vite, je trouve d'autres repères avec la famille nombreuse. Une grande famill, qui habite à l'étage en-dessous. Le papa, la maman, et les six enfants. Moi qui ai besoin de courir, de chanter, de danser et de faire des bêtises, je suis aux anges ! Que de souvenirs tous ensemble! Pendant que les parents prennent l'apéritif, nous faisons des parties interminables de jeux en tout genre ! On se fait souvent disputer, mais, au fond, on se moque un peu de tout. C'est l'insouciance totale. Nous restons souvent manger avec eux. J'adore cela car c'est toujours très simple mais tellement convivial ! Après la séparation de mes parents, mon beau-papa  fait son entrée dans la famille. Il faut qu'il fasse sa place, pas toujours facile à trouver avec une enfant comme moi. On essaie de s’apprivoiser tant bien que mal. La vie continue doucement son cours. Et là, deuxième choc, j'ai treize ans. Tout s'écroule autour de moi, rien ne va plus, pépé s'en va. Plus de repères, plus de limites, le grand vide, le trou noir. Je ne comprends rien et à l'intérieur, j'explose. C'est à partir de ce moment-là que tout bascule. Je rejette toute autorité, j'envoie tout valser. Je commence à perdre les pédales et le fil de ma vie. Les conflits commencent avec beau-papa. Les incompréhensions s’installent, la violence des mots pour essayer de soigner les maux ne font qu'empirer les choses. La famille éclate en mille morceaux. Je trouve refuge bien souvent auprès des animaux. En les soignant j'essaie de guérir mes blessures. Je souffle quand on part en vacances chez mes grands-parents coté papa. Pépé Duduche et mémé Suzanne. Ils me font du bien car ils sont toujours très joyeux et remplis d'amour. J'adore aller au jardin avec pépé Duduche. Bêcher, tripoter la terre, arracher les patates, être dans la nature. Pendant les vacances j'oublie tout. Je vais souvent au cimetière voir mon grand-père, car il a été enterré dans les Deux-Sèvres, retour aux sources comme on dit. Je lui parle souvent, assise sur cette stèle. Je reste des heures à lui parler, mais sans jamais avoir de réponse. Depuis toute petite je sais qu'il y a une « après-vie ». Je sens des choses sans comprendre. Mais après le départ de cet homme cher à mon cœur, je balaie tout, je ferme tout et je rejette tout en bloc. Tout n’estt devenu que foutaise!

À l'école, je ne vous en parle même pas ! J'ai toujours eu de grandes capacités mais comme je comprends vite et que les exercices sont faits en un coup de cuillère à pot, eh bien je passe mon temps à faire le pitre. Le deuxième effet « kiss cool » après le départ de mon grand-père est terrible. De pitre j'ai obtenu le grade de bulldozer ! Je ne supporte tellement pas l'injustice qu'il faut toujours que je défende les plus faibles. Je me sers de mes poings à tout va, il faut que je m'exprime d'une manière ou d'une autre. Je suis trop faible et trop blessée pour me servir des mots. Défendre la veuve et l'orphelin me donne une contenance, une importance, et une reconnaissance que je n'ai plus. Mais, vous pouvez vous en douter, je suis loin d'avoir la bonne méthode. Peu importe, j’avance en poussant tout ce qui ne me convient pas. Il faut coûte que coûte que je trace ma route en oubliant qu'il y a des gens qui m'aiment et qui souffrent beaucoup de cette absence. Je suis devenue une espèce d’animal sauvage que plus personne ne peut dompter.

 

Les années passent et, forcément, ne voulant plus de laisse, je choisis la rue plutôt que de remettre en question ma douleur. Je vis quelques années comme cela, en allant de canapé en canapé, de gare en gare, d'ami en ami, sans écouter personne. Et Dieu sait que beaucoup essaient de me faire entendre raison. Je crie haut et fort que je suis libre ! Je me trompe bien sûr. Car petit à petit je me construis une jolie prison. Les paradis artificiels additionnés de grandes gorgées d'alcool me font sombrer doucement mais sûrement vers des plans inférieurs où je pense trouver une vérité. Dans ces moments où je suis déconnectée de toute réalité, je me sens invincible. Je provoque partout où je vais. Je n'ai à nouveau peur de rien et moi, sans m’en rendre compte, je fais peur à tout le monde. Je ne veux prévenir ni maman, ni papa, ni ma sœur, ni mes grands-parents des Deux-Sèvres que je n'en peux plus de tout ça. Je leur dis toujours de ne pas s’inquiéter et que tout va bien. Mais au fond de moi je sais très bien que personne n'est dupe, qu'ils souffrent beaucoup de me savoir comme cela, mais malheureusement ils sont complètement impuissants face au démon qui me déchire de l'intérieur. C’est à moi de me sortir de là, car c'est moi seule qui ai choisi cette option.

Je décide donc, dans un sursaut de lucidité, de reprendre ma vie en main. J'ai dix-neuf ans! Je pars rejoindre la maison de mon grand-père un soir. Il fait froid, mais rien ne peut m’arrêter. J'ai une centaine de kilomètres à faire pour rejoindre la petite ville de Dieppe ou se trouve la maison. Je décide donc de faire du stop. Chose que je fait très souvent pour aller de ville en ville. Tant bien que mal, j'arrive à bon port. Il est minuit passé. Mémé dort. Je sais que je peux ouvrir la porte de la cuisine sans problème. L'avantage de la rue c’est d'apprendre à ouvrir les portes quand on veut dormir parfois au chaud! Revenons à nos moutons. J'ouvre donc la porte et je me retrouve nez à nez avec mémé, qui, bien sûr, a eu peur d'entendre du bruit.

Nous tombons toutes deux dans les bras l’une de l’autre, et je pleure toutes les larmes de mon corps et de mon cœur. Elle me dit qu'elle sait que rien ne va pour moi, mais maintenant que je suis là, elle se sent rassurée. Je suis fatiguée, usée, mais contente d'arriver. Après avoir dormi dix heures dans un bon lit douillet et bien chaud, le retour à la réalité est brusque. Pas de paradis artificiel pour commencer la journée chez mémé, juste un bon déjeuner qui aurait enchanté n'importe quel vagabond. Mais moi je sens bien qu'il faut que je m’accroche. Coûte que coûte je décide de me prendre en main. Je parle beaucoup avec mémé. Et je téléphone chez maman pour la rassurer. C'est un soulagement pour tout le monde, mais beaucoup moins pour moi. J’angoisse, j'ai peur. Les seuls repères que j’ai c'est mémé et tous les souvenirs et objets du pépé. Elle me dit souvent qu’elle le voit et qu'il lui dit de faire comme ci ou bien de faire comme ça. A vrai dire je pense que mémé devient folle, car pour moi il est parti, il nous a laissé, point barre. Au bout d'une semaine à me retaper tant bien que mal, je décide de descendre en ville afin de commencer à prospecter pour trouver du boulot, un appart, enfin, tout le tintouin habituel. Pour ceux qui ne connaissent pas cette petite ville de Dieppe, eh bien il faut dire qu'il y a un bar tous les cent mètres! C'est la première chose que j'ai remarqué ! Ma prospection tourne vite en une tournée de verres, la tentation est trop forte. De bar en bar, de verre en verre, de nouvelle connaissance en nouvelle connaissance, me revoilà à jouer un rôle qui pourtant ne me convient pas. Mais c'est ainsi !

Je rentre très peu chez mémé juste quand je suis très fatiguée. Sur le coup je ne vois pas tout le tracas que ma venue lui a causé. Je continue ma vie de débauche en essayant de ne pas sombrer à nouveau dans tous ces paradis illusoires. Mais c’est peine perdue. Quelque chose malgré tout me tient la tête hors de l'eau, comme un cadeau du ciel, comme une petite chose qui va doucement mais sûrement changer le cours de ma vie. Cette petite chose est en moi, je sais que tout ça va être le plus grand défi de ma vie. Mais les dés sont jetés et je ne peux plus faire demi-tour. Même au plus profond de mon désespoir, je vois cette petite flamme au loin, très loin, mais bien présente.

 

Nous sommes en mars mille neuf cent quatre-vingt-neuf. Je suis perdue, mais confiante à la fois. Je repars donc en direction de la maison de maman et beau-papa. Je suis accueillie sans problème, nous parlons de la pluie et du beau temps, les rancœurs sont étouffées. Je me sens en sécurité. Le soir arrive et nous allons tous nous coucher. Je ne dis rien mais je sais que mon cadeau arrivera cette nuit. Deux heures du matin, je réveille toute la maison et je demande une ambulance, tout le monde est sous le choc car personne ne sait. Les choses s’accélèrent, l'ambulance arrive, je discute avec le médecin, et nous voilà partis direction la maternité. Et oui, gardé bien enfoui au fond de moi, j'ai laissé grandir ce cadeau du ciel sans jamais rien dire à personne. Cinq heures quinze, ma petite Charlotte arrive!  Je pleure beaucoup, mes parents sont sous le choc, entre incompréhension et joie, tout le monde exprime son émotion comme il peut. Nous sommes le dix-huit mars mille neuf cent quatre-vingt-neuf, j'ai vingt et un ans, et me voilà maman!

Cette petite chose toute fragile qui arrive dans ma vie  me permet doucement de me remettre à flot. Comme un vieux bateaux tout rouillé, je nettoie, je ponce, je lave, je peins, bref je remets de la couleur dans ma vie! Ma fille, mon trésor, tu m'as redonné le sens de la route. Nous apprenons toutes les deux à nous connaître, tu es une petite fille merveilleuse qui s'adapte à toutes les situations. Finalement tout ceci me convient. La vie continue son chemin doucement mais sûrement. Les liens avec beau-papa se resserrent, plus de conflit. Avec beaucoup de pudeur, nous apprenons à nous aimer, la famille se sent mieux, les rapprochements se font, la roue tourne en notre faveur. J'aime la vie.

 

Nous sommes en mille neuf cent quatre-vingt-onze, nouveau tsunami. C'était trop beau pour que ça dure hélas ! Mémé s'en va. Je suis bourrée de regrets, je suis déchirée par la culpabilité, je suis en rage après moi, et encore une fois je ne dis rien. Petite Charlotte est là, et elle n'a rien demandé, alors j'avance coûte que coûte.

Et comme si cela ne suffisait pas, les années qui suivent, les départs se succèdent! Des amis chers à mon cœur, partis trop vite car la vie était trop dure, et puis le départ de mon tonton, mon parrain, le frère de maman! Et puis à nouveau, départ de mamie, la maman de maman. La goutte qui a fait déborder le vase. Je m'accroche difficilement. Le bateau coule. Je reste à naviguer sur mon radeau de fortune au gré des flots. C'est dur, si dur, mais je me tais, et je continue.

 

Nous arrivons tant bien que mal en mille neuf cent quatre-vingt-quatorze. De nouvelles rencontres, de nouveaux visages, des personnes qui vous rassurent, on vous donne de l'importance. Je veux y croire ! L’ouverture spirituelle, moi qui ne voulais rien entendre. On me parle de magnétisme, de médium, de capacité  de l'au-delà, etc… Dur à digérer mais je me laisse porter malgré tout. J'ai du mal quand même à faire confiance, car au fond de moi quelque chose me dérange. Je ne sais quoi mais comme une intuition que quelque chose cloche! Je suis tiraillée, d'un côté j'ai envie d'y croire, mais de l'autre je suis sur mes gardes. Mon intuition grandit et se confirme. Ces personnes sont malsaines. Attention, mouvement sectaire à l’horizon! Ni une ni deux, je mets un grand coup de pied dans la fourmilière, et forcément les fourmis me piquent de partout. Comme je n'ai peur de rien, je provoque le chaos, les masques tombent et à leurs yeux je suis le diable en personne. Dur à entendre, pas facile à digérer, mais je me suis sortie de bien d'autres pièges. Sans le savoir je vais entrer dans une autre prison en me mettant en ménage avec une femme qui a perdu des plumes au contact de cette grande pieuvre.  Elle sera ma compagne pendant treize ans. Elle est aussi cassée et blessée que moi. Nous cherchons un certain réconfort que finalement nous ne trouverons jamais. Les années s’écoulent plus ou moins bien. La peur de tout quitter, de me retrouver à nouveau à la rue, avec cette fois-ci ma petite Charlotte, est inconcevable pour moi. Alors nous faisons semblant. Je ferme les yeux sur ses escapades avec d'autres femmes, et elle ferme les yeux sur mon penchant pour les week-ends bien arrosés. Au fond de moi je suis malheureuse, je ne trouve pas la solution car toujours cette peur. Nous partons en Bretagne pour essayer de trouver un nouveau souffle que l'on ne trouvera pas. Bien au contraire cela empire. Je retrouve mes amis de longue date. Ma fille grandit, elle s'éloigne car elle ne peut plus subir les brimades et mon silence. Elle a  raison !!! Je l'aime mais je ne sais pas le lui dire ou le lui montrer. Le couple ne va plus du tout, mais on s'accroche!!! A quoi ? A qui ? Je n'en sais rien.

Deux mille cinq, papi Chloé s'en va. Coup de massue. Ce père de substitution, papa de mes amies, m'a toujours ouvert la porte dans mes années d’errance. Il m’a toujours donné une assiette quand j'avais faim. Je faisais partie de sa famille comme une fille d’adoption. Je n’en peux plus de tous ces départs!

 

Deux mille six, le début de la fin. Ma petite Charlotte n'est plus à la maison, entre l'internat et son petit ami, elle ne rentre plus les week-ends. Alors me revoilà dans les paradis artificiels et l'alcool! Je me sens libre. Libre de dire merde à tout, libre de faire ce que je veux, libre dans ma prison! Je brave à nouveau tous les dangers. Je suis invitée partout et je brûle la chandelle par les deux bouts. Pendant ce temps ma compagne trouve du réconfort ailleurs. Chose qui finalement est logique car il n’y a plus rien. Je souffre tellement que je tombe dans les addictions et je ne veux pas en sortir. La vérité éclate, l'histoire se finit dans un bain de sang, je prends mes affaires et je pars chez une amie d'enfance à cinq kilomètres de la maison. Je dois me reconstruire, je dois oublier, je dois m'en sortir. Mais je n’y arrive pas. Je sombre, je dégringole, je perds pied. Je veux partir de ce monde car la haine me ronge. Ne surtout pas basculer dans la folie, comment faire pour m’empêcher de passer à l'acte ? Je veux la tuer, je ne sais plus où est le bien et le mal, c'est horrible. Alors je me pose dans le petit studio que j'ai loué quelques semaines auparavant. J’essaie de respirer mais cela empire. Cette envie de meurtre s'amplifie de minute en minute. Je trouve la solution, j'avale toutes les drogues qui me restent sous la main, et j’attends patiemment de m'endormir, d’éteindre cette souffrance qui me grignote. Je ne pense plus à Petite Charlotte. Je ne pense plus à Petite Sœur. Je ne pense plus à maman, à beau-papa. Je ne pense plus à papa. Je ne pense plus à personne. J’attends, je suis seule face à cette haine qui ne passe pas. J'affronte mes angoisses comme David affronte Goliath. Mais je perds, je perds le fil. Le fil de tout ce qui me relie à cette terre. Après tout, adviendra ce qui adviendra. Je m'endors.

Que c'est bon de me sentir enveloppée d’une douce torpeur. Dormir, un mot que j'avais enlevé de mon vocabulaire. Redécouvrir cette sensation, le repos enfin. Et pourquoi pas le repos éternel? Je ne saurais dire vers quel repos ce voyage va m'emmener. Tout ce que je peux dire, c'est que, enfin, je suis libre. Libre comme un oiseau, libre comme quand j’étais petite, libre, sans peur, sans aucune émotion, libre tout simplement. Je continue ce voyage en toute confiance, je me sens en sécurité. Je baigne dans du coton, je ressens un amour au plus profond de mon être. Sur terre, cet amour n’existe pas. J’avance, je suis cette lumière tellement intense qu'il faudrait des lunettes de soleil ici-bas pour pouvoir la supporter. Là où je suis, pas besoin de lunettes. Elle est éclatante, je ne peux vous expliquer, mais elle m’inonde de toute sa magnificence. Mon voyage continue et pas du tout envie que tout cela s’arrête. A aucun moment je ne me demande ce que je fais là. Si c'est un rêve ou bien la réalité? J'ai comme la sensation que tout m’est connu. Que j'ai toujours navigué dans cette énergie. Je suis bien. Et je ne veux pas que tout cela s'arrête. À mesure que j’avance, je ne sens plus mon corps. Je suis légère comme une plume. La matière n'est plus, seule l'énergie me guide. Je commence à apercevoir quelques silhouettes au loin. Mais je ne peux voir plus. Je voudrais les rejoindre car je sens cet amour qui m'appelle. Toujours cette sensation du connu!!! Mais qui sont ces gens? Et pourquoi ne viennent-ils pas plus près de moi? En une fraction de seconde, le visage de mon arrière-grand-père André  apparaît, sa main se pose sur ma tête et il me dit une seule phrase qui raisonne toujours et encore dans ma tête….. « NON PAS MAINTENANT ». Et là, il me pousse avec une force incroyable.

Le choc, je me réveille!!!! Je suis à l’hôpital.

Je ne comprends pas vraiment ce que je fais ici. Ce voyage où j'étais si bien c'était quoi? J'ai rêvé? Et mon grand-père, quand même, il était si réel. La première chose que je me dis: «  ça y est ma vieille, tu es folle ». Mon corps est lourd et j'ai mal partout. Mes angoisses reprennent de plus belle. Retour à la case départ. Je suis perdue, j'ai l'impression que cela fait une heure que je me suis endormie. C'est dur de ne pas comprendre. Je n’arrête pas de repenser à ce merveilleux voyage. Et en une fraction de seconde je me dis: « et si j'avais voyagé jusqu'au seuil du pays des morts ? » Je zappe très vite cette idée, car cela est complètement absurde. Quand on est mort on est mort, et aucune personne n'est revenue du pays de nulle part. Je reste avec ce point d'interrogation qui m'intrigue quand même. La porte de la chambre s'ouvre, et une infirmière entre. Le premier contact depuis mon réveil. Elle est gentille et très douce, elle me rassure. Je n'ose lui demander ce que je fais ici. Elle me demande si je veux voir un médecin. Je fonds en larmes et j'accepte pour la première fois l'aide que l'on me propose. Pendant des années de guerre avec moi-même, je m'avoue vaincue, KO, plus de son, plus d'image. Je me surprends même m’entendre dire à l'intérieur : «  je t'en supplie pépé, aide moi ». Et je m'endors avec un sentiment que ma vie est en train de prendre une nouvelle direction!

Quelques jours plus tard, je sors de cet hôpital qui m'a procuré un peu de réconfort l'espace d'un instant. Je retourne dans mon petit studio. Ma petite charlotte reste avec moi, elle fait de son mieux et me donne tout son amour. Je sens qu’elle est impuissante et elle ne peut m'aider. J'ai comme l'impression malgré tout que je reprends du poil de la bête. Je me rends régulièrement voir le doc, mais je suis loin d'être sortie des griffes de ces démons qui me rongent de l'intérieur. Cette haine sous-jacente me manipule comme une marionnette. La seule solution, partir de cette Bretagne. Une amie du Havre qui pour moi est comme une petite sœur de cœur vient me chercher. Je quitte cet endroit sans regret. En revanche je laisse derrière moi ma petite Charlotte avec un déchirement au cœur que je n'ai jamais exprimé.

 

Nous voilà en deux mille sept. Retour au Havre, ville où j'ai grandi. J'ai régulièrement des nouvelles de ma petite Charlotte. Elle continue sa vie tant bien que mal avec son ami. Ça me rassure. De mon côté, j’essaie de me relever, mais les tentations sont toujours là. Le Havre by night devient ma vie. Je suis toujours dans l'addiction, mais je m'interroge beaucoup. Je prête de plus en plus attention aux signes, comme si mon grand-père voudrait me montrer où est mon réel chemin. Je pense chaque jour à mon voyage.

Sans rien dire à personne, je commence à me documenter sur les fameuses histoires de mort imminente. Cela m’obsède au plus haut point. J'ai appris peu de temps après mon séjour à l’hôpital, que je suis restée trois jours dans le coma,  et qu'à  mon arrivée, j'ai fait trois arrêts cardiaques. Mon voyage ne peut pas être un simple rêve, ou bien le fruit de mon imagination. Il y a bien une explication à tout ce que j'ai vu et ressenti. Malgré mon moral au plus bas, je me sens différente. Mais la peur m'empêche d'avancer. J'ai l'impression d'être reliée à quelque chose d'invisible, d'impalpable, mais bien présent. Comme vous pouvez vous en douter, je ne dis rien à personne. Même si je ne suis pas encore sortie du tunnel, je reprends goût à la vie. Je ris beaucoup avec Petite Sœur de Cœur, elle me booste, elle me soutient, elle me maintient la tête hors des flots. Le coté amusant de cette rupture, c'est que je m’aperçois que c'est un soulagement pour tous de savoir que tout est fini. Je me voilais la face.  Ma compagne dérangeait beaucoup  mes proches. Cela m’aide, moi je ne voyais rien, et eux voyaient tout!

Chez Petite Sœur de Cœur, il y a un ordinateur. Elle m'apprend le maniement de ce nouveau joujou, qui sera le tout début de ma nouvelle vie. Les débuts sont difficiles, mais très vite j'arrive à surfer comme on dit. Drôle de vague cette fois-ci, mais tellement plus simple. Je fais beaucoup de recherches, et je commence à comprendre que je suis loin d'être la seule à avoir vu la lumière et senti cet amour indescriptible. Je suis de plus en plus rassurée, et je trouve une nouvelle addiction qui s'appelle HPC. Je vais beaucoup sur des tchat. Ce qui est amusant c'est que derrière un écran, on peut s'inventer la vie que l'on désire. Je papote comme cela plusieurs semaines. Finalement le monde virtuel me convient. Bien entendu je cache mes multiples blessures, mais j'avance. Un jour, je suis interpellée par un pseudo « Petit Ange ». Sans me poser de questions je commence le dialogue, et là je sens que quelque chose se passe. Comme s’il fallait que je rencontre ce petit ange. Depuis des années j’avance sans écouter les signes. Je ne veux surtout pas entendre. Et depuis que j'ai fait ce voyage époustouflant, je me surprends à écouter et suivre les signes. En y repensant maintenant, le ciel a dû se dire ce jour-là : « ah bah quand même, tu commences à écouter ». Je décide donc d'aller à la rencontre de ce petit ange qui n’habite pas très loin de Caen. Le courant passe de suite, je suis bien avec elle. Je me dis qu’après tout je n'ai rien à perdre et je me laisse porter par cet ange tombé du ciel. Je reprends ma valise à roulettes et je pars m'installer chez elle. Sa gentillesse me permet de reprendre le dessus. Comme un oiseau blessé qui trouve refuge le temps de se retaper avant de prendre son envol, je me soigne. Mais de semaine en semaine, je me sens en cage. Une cage dorée certes, mais une cage quand même. Petit Ange est tellement gentille que je ne sais comment lui faire comprendre que j'ai besoin de reprendre mon envol. Mon problème étant la communication, je ne dis rien encore et encore, et je replonge avec Mr ordinateur. Je surfe sur la vague du net, je tchate beaucoup et je fais confiance. Comme si une petite voix me disait : « tu vas partir bientôt ». Mais je n'arrive pas à concrétiser tout cela.

 

Un soir que je suis sur un tchat à papoter de la pluie et du beau temps, une demoiselle vient me dire bonjour. Comme je suis très curieuse et très polie …, je réponds à ce bonjour. Nous échangeons quelques mots et là, nouvelle interrogation car très rapidement, elle m'annonce qu'elle pratique le magnétisme. J'avoue que j'ai fait dix mètres en arrière. Mais bon, je décide de continuer à échanger. J'aime sa façon de voir les choses de la vie, j'aime sa simplicité, j'aime son humour, j'aime sa façon d’écrire. Je deviens accro à nos rencontres virtuelles. Pendant ce temps-là je m'éloigne de plus en plus de Petit Ange. Je sais qu’elle souffre, mais je préfère repartir. Je reprends ma valise à roulettes, et direction Petite Sœur de Cœur. J'ai le cœur lourd. Car encore une personne à qui je fais du mal. Décidément je dois vraiment être mauvaise pour détruire tout ce que je touche, et tout ce que j'approche. Pendant à peu près un an, je communique avec cette demoiselle. Nous passons des heures derrière l'écran. Nous mettons de temps en temps la caméra, et nous chantons, nous rions, papotons de tout et de rien. Quand l'écran s'éteint, je sens un grand vide. Je pleure parfois !!!! Mais je me laisse porter par cette demoiselle. Cette sensation de l'avoir déjà connue, que nos chemins ne se sont pas croisés par hasard, m'interpelle de plus en plus. Beaucoup de similitudes. Elle habite en Bourgogne pas très loin du petit village où parfois nous allions en vacance avec maman, beau papa, et petite sœur. Dans ce petit village il y a une source miraculeuse qui a la vertu de guérison. J'aimais beaucoup aller m’y baigner quand j’étais petite!!!!

Au plus profond de mon âme, je savais que j'avais enfin pris le chemin de cette guérison. De mon côté, des sentiments naissent. Je me sens bien avec elle. J’essaie de ne pas trop m'accrocher, car je me dis que c'est peine perdue. Pourtant tout ceci est tellement évident!!!!! Des tonnes de questions sans réponse qui me frustrent. Je n'ai qu'une envie, c'est de reprendre ma maison sur roulettes, et partir la rencontrer. Mais quand je vois mes poches complètement trouées, c'est peine perdue!!! Pourtant je garde la confiance qu'un jour j'irai là-bas.

 

Nous arrivons en deux mille huit, en février exactement. Le moral n'est plus au rendez-vous. Ma jolie demoiselle, j'en suis sure, le sent. J'essaye de ne rien faire paraître, mais je dois être très mauvaise actrice dans ce rôle de « tout va bien » que j'ai joué tellement de fois. Je cherche une porte de sortie que je trouve en replongeant dans ces paradis artificiels. Mais je n'ai plus aucune conviction de trouver ce semblant de liberté qui m'avait jusque-là accordé l'illusion que j'étais libre! Je pense tout le temps à Demoiselle. Le virtuel à ses limites. Et puis le miracle se produit. Alors que je ne pense plus possible une rencontre, je reçois par la poste un mandat  que Demoiselle m'a envoyé. Je suis sous le choc, mélange de honte, de gêne, de joie. Malgré tout, je pars de suite chercher le billet de train si précieux, et je remercie naturellement le ciel. Le billet en poche, j'arrive en gare du Creusot le douze février. Demoiselle m'attend sur le quai, je descends du train, j'ai l'estomac en compote, le train devant moi m’empêche de voir cette demoiselle. J'avance à la rencontre de ma nouvelle vie ! J'y crois. Le train redémarre et là… Demoiselle apparaît. Une décharge électrique traverse mon cœur, les larmes ne demandent qu’à sortir, je retiens et je m'avance pour la rejoindre. C'est comme une évidence, je la connais. Mais d’où? Un sentiment de déjà vu inexplicable, un coup de foudre mélangé de peur, de joie. Je vois toute la fragilité et la force mélangées dans les yeux de Demoiselle. Je me sens en sécurité auprès d'elle. Elle ne parle pas beaucoup, cela me déstabilise un peu! Car moi qui ai toujours parlé pour ne rien dire, eh bien je respecte ce silence malgré tout. C'est très déroutant pour moi! Nous voilà sur la route, je sais qu'elle m’emmène au temple des Mille Bouddhas, mais je ne sais pas du tout ce qui m'attend. Pourtant je lui fais confiance. Aller dans un temple était inconcevable pour moi il y a quelques temps en arrière. J'ai toujours pensé que ce genre d'endroit était dirigé par des sectes et gourous en tout genre. Il faut dire que l'épisode de la grande pieuvre m'avait réellement marquée. Mais je ne sais pas pourquoi, avec Demoiselle, je suis en toute confiance. Nous arrivons au temple. Et là, le choc. C'est magnifique ! Je sens quelque chose qui se réveille à l’intérieur. J'ai envie de pleurer, mais cette fois-ci des larmes de joie. Je retiens encore et encore ! Les énergies que je ressens sont incroyables ! J’ai l'impression que j'arrive au monde et que je vais entamer un grand virage. C'est très dur pour moi, car tout se mélange, me fait fondre en larmes en cachette de Demoiselle. La belle surprise c'est que Demoiselle a prévu que l'on passe quelques jours ici. Elle sait qu'il faut que je me repose, que je me reconstruise dans un environnement de paix et d'amour. Et elle tape juste ! Je la suis jusqu'à la petite chambre réservée pour le séjour. Je suis en admiration devant tous ces bâtiments remplis de couleurs. Les odeurs d’encens mélangées aux odeurs de la cuisine tibétaine réveillent mes sens depuis trop longtemps endormis. J'en prends plein les yeux, plein les narines, plein les oreilles. J'ai envie de serrer Demoiselle dans mes bras, mais je n'ose pas. J'ai envie de lui dire « je sais que c'est toi » mais je ne dis rien. Une montée de larmes me reprend, mais cette fois-ci je suis triste. Triste car depuis toujours j’attendais la personne qui allait faire chavirer mon cœur. Je l'ai devant moi. Le problème c'est que Demoiselle n'a jamais eu de relation avec une autre femme. Ce n’est donc pas possible que finalement Demoiselle et moi, on puisse finir nos jours ensemble. Je me dis, « allez ma vielle, profite de ce cadeau, et prends tout ce que tu dois prendre ici ». Je suis bien. Je retrouve une paix intérieure, un peu la même sensation, en beaucoup moins puissante, que celle de mon voyage. Mais je prends. Le soir, Demoiselle me propose d'assister à l'office  Elle m'explique que c'est la cérémonie qui se passe dans le temple avec les lamas. Elle me parle de mantras, m'explique que ce sont des prières chantées. Il y a deux offices par jour. Le matin avant le petit déjeuner, et le soir avant le dîner. Demoiselle me dit que je ne suis pas obligée d’y assister. Je veux connaître ce que c'est qu’un office. Au loin on entend le gong, l'appel au temple, c'est magique. On arrive devant ce temple, on enlève nos chaussures, et là un tsunami d'émotions arrive. C'est magnifique ! Je suis bouche bée en entrant. Je pleure, je regarde partout, on s'assoit, et l'office commence. Je vibre de partout, mon âme se réveille, j'ai mal dans la poitrine, dans la tête, dans les jambes. Les larmes n’arrêtent pas de couler. Mais je me sens en toute confiance. Je me lave de toutes mes blessures, je revois ma vie défiler en quelques secondes. C'est vertigineux, j'ai l'impression de devenir légère comme une plume. Je ne peux pas dire combien de temps cela  dure, mais je suis dans ma bulle, avec Demoiselle près de moi. Je sens l’énergie d'amour qu'elle dégage, j'ai l'impression qu'elle est remplie de lumière. C'est nouveau pour moi ! Et forcément je ne comprends pas. Pendant mon voyage c'était tellement évident de sentir cela. Mais ici-bas, c'est tout nouveau ! L'office se termine, nos regards se croisent. Quelque chose se passe, on sourit et nous allons manger. Malgré la fatigue, j'ai envie de profiter de cette nature, qui m'offre la plus belle des choses, une nuit magnifique remplie d'étoiles. Je garde la tête en l'air et je suis époustouflée devant ce spectacle. Il fait froid mais je reste encore sous cette voûte à contempler toutes ces petites lumières dans le ciel. Naturellement je dis merci. C'est pendant cette nuit du douze février que le miracle se produit. Avec la voûte céleste comme témoin, Demoiselle et moi échangeons le premier baiser. Des retrouvailles inespérées! Je suis bouleversée, et je pleure encore. C'est comme cela que mon histoire avec Demoiselle a commencé. Les jours qui suivent sont d'une simplicité comme j'aime. On participe aux offices, on déguste les bons petits plats du cuisinier, on se ballade main dans la main, comme deux enfants qui découvrent le monde. Je m’émerveille de tout, je prends tout ce que la nature me donne, et je prends tout l'amour que Demoiselle me fait partager. J’apprends à aimer tout simplement. La bête sauvage que je suis se laisse apprivoiser sans problème. Je revis tout simplement ! J’essaie de ne pas penser au départ, mais le jour de la séparation arrive. C'est un déchirement pour moi. Repartir dans la jungle des démons qui me tournent autour me fait peur. Et puis surtout, la peur que Demoiselle me dise qu'il faut arrêter là notre chemin. Tout est compliqué, du moins en apparence. La distance, elle en Bourgogne, moi en Normandie. Ses parents, leur annoncer qu'elle va vivre avec une femme. Son fils, son petit bonhomme, qui partage depuis toujours sa vie avec sa maman sans avoir jamais eu une troisième personne dans leur foyer. Ses amis, qui ne comprendront peut être pas. On profite malgré tout de nos derniers instants. Le moment du départ arrive. Demoiselle me ramène à la gare. Le cœur gros, on ne parle pas. Dernier baiser, je monte dans le train, tout se déchire à l'intérieur et je laisse couler les larmes. Le voyage est long et pénible, nous échangeons quelques textos, mais j'ai peur.

 

Retour chez Petite Sœur de Cœur. Je prends la plus grande des décisions. Je le fais avant tout pour moi, pour ma petite Charlotte, pour maman, pour papa, pour Petite Sœur, pour beau-papa, pour pépé Duduche, pour mémé Suzanne, pour mes amis qui ont toujours été là, et pour Demoiselle. Une décision facile à prendre, mais cette décision va me demander d'aller au-delà de mes limites, moi qui pensais que je les avais déjà explorées. Je demande à Petite Sœur de Cœur de me laisser seule chez elle pendant une semaine, car j'ai décidé de me sevrer de toutes mes addictions. Je m'enferme chez elle, je ne veux voir personne. Je n'ai que mon ami HPC avec moi, qui me permet de rester en contact avec Demoiselle. Le sevrage commence. C'est dur, très dur ! Je tourne au paracétamol, aux tisanes. J'ai mal, c'est horrible. Je passe des heures en boule, j'ai le cœur qui s'emballe. Je ne sais pas si je vais tenir la cadence. Mon corps se déchire de tous les côtés. J’ai de la fièvre, j'ai froid, je claque des dents. Je ne mange pas car mon estomac hurle de douleur. Je m'accroche à Demoiselle, à tout ce qu’elle m'a fait vivre. À son amour. Je m'accroche à Petite Charlotte, je veux qu'elle devienne fière de sa nouvelle maman qui arrive au monde. J'ai envie de hurler, je pleure toutes les larmes de mon corps, mais je résiste, je m'accroche. Je suis une battante, je hurle « pépé aide moi je t'en supplie, j'y arriverai ! ». Les premiers jours sont un enfer. Moi qui croyais que je le connaissais, et bien en vérité je vous le dis, l'enfer,  je suis en train de l'expérimenter. Aucun mot n’existe pour décrire cette souffrance. Aucun calmant, aucun substitut, je me refuse de remplacer les drogues illégales par d'autres entièrement légales. Je n'ai que l'amour et la foi pour m'en sortir. Cette foi que je me suis refusée tellement de fois. Eh bien, je remets mon triste sort dans les mains du ciel. Les trois premiers jours sont les plus atroces. Petit à petit les douleurs deviennent moins pénibles, et plus gérables. Je commence à souffler un peu. Je suis vivante ! Je prends un peu plus de temps avec Demoiselle. Cela me fait du bien. Un écran nous sépare, mais avec la caméra, nous avons un semblant de vie commune. Nous parlons beaucoup du manque que nous ressentons. Je ne parle pratiquement pas de mon sevrage, car je pense que Demoiselle ne mesure pas l'ampleur de mes addictions. Alors je ne dis pas grand-chose de tout ça. Je ne veux pas qu'elle doute de mon amour à cause de foutus produits chimiques qui m'ont fait vivre comme une marionnette des plans inférieurs. Elle me présente son fils. Petit d'Homme est tout content, il me chante des chansons, il danse, il fait le con ! Ça fait du bien, car même virtuellement, un semblant de vie de famille se profile. Je l'aime bien ce Petit d' Homme, je m'amuse intérieurement de le nommer petit frère de ma petite Charlotte. Ça fait du bien. La fin de la semaine arrive. J'ai réussi! Je suis vivante. Maintenant il me reste un autre challenge, affronter le monde, sortir de mon refuge, respirer l'air dehors, communiquer et surtout ne pas craquer. Je prends une bonne douche, je me fais une grande tisane, et je pars en direction de l’Apple Pie qui est un petit pub tenu par des amis. Le rendez-vous pour l'apéritif y est sacré. Mais j'ai confiance. Je sais qu’en allant là-bas je vais trouver réconfort et chaleur aux côtés d'amis qui vont respecter et ne pas me pousser à replonger. Mes premiers pas dans la rue depuis une semaine  sont mal assurés. J'ai un peu le vertige et j'avoue un peu la trouille. J'arrive devant la porte de l’Apple. Je la pousse et mes amis sont là. Un ouf de soulagement de me voir vivante et bien debout sur mes jambes me fait sourire. Au fond je suis fière et contente de voir leur soutien. Je me joins à eux. Tout le monde se délecte d'un petit verre, et moi j’apprécie un bon café. J’échange beaucoup sur ma démarche. Les tournées se succèdent, à chaque fois je suis comprise dedans, mais personne ne me pousse à boire un verre d'alcool. Je deviens adepte du Perrier. Je ne remercierai jamais assez leur soutien, leur compréhension. Merci à vous tous, amis de l’Apple Pie!!! Je vous aime. Les jours et les semaines passent, et je tiens bon. Zéro drogue, zéro alcool. Dès que je sens l'envie me titiller, je bois un grand verre d'eau, je respire, je fais un tour, je m'occupe et ça passe.

 

Je passe des heures et des heures avec Demoiselle derrière la caméra. Son absence devient moins gérable que mes addictions. Alors naturellement, elle vient me voir. Elle ne connaît pas du tout la Normandie. Le Havre, le bord de mer, encore moins. La mer c'est toute ma vie, et la terre c'est toute la sienne. Nous sommes en mars. Elle vient pour une semaine. Je suis dans une joie monumentale. Impatiente de la voir, je trépigne comme un enfant qui attend ses cadeaux de noël. Enfin la voilà. Je la serre dans mes bras jusqu'à l’étouffer. Je lui fais visiter Le Havre. Nous allons à la plage. Il y a du vent. Bien emmitouflées, on en prend plein le visage. Mais que c'est bon de l'avoir à mes côtés ! En se baladant, au gré des rues, on tombe sur une petite boutique. On entre. Nous sommes le vingt et un mars, nous ressortons avec deux bagues et deux bibles. Un mariage céleste, officialisé par le la haut. Magnifique cadeau. À cet instant, le vingt et un mars deux mille huit, je sais que nos destins sont liés et que nous allons vivre ensemble pour le reste de notre vie. Ces petites vacances avec Demoiselle sont géniales. Tout est simple, tout est évident. C'est tout naturellement que je m'installe chez Demoiselle le premier avril deux mille huit. Cela aurait pu être un gros poisson d'avril aux yeux de beaucoup de monde, et bien non. Ma petite valise à roulettes va définitivement se poser après des années de bons et loyaux services. Toute ma vie tient dans cette petite valise. Quelques papiers, quelques vêtements, quelques photos, résumé des années de ma vie. Enfin je vais vivre comme vous tous, entourée d'amour et de simplicité. J'ai couru dans tous les sens tellement longtemps, qu'il faut que j’apprenne à me poser. Je suis réellement fatiguée et usée, mais heureuse de pouvoir enfin partager avec Demoiselle une vie simple. Les débuts ne sont pas faciles car Demoiselle s’affirme auprès de sa famille et de ses amis. Elle sait ce qu’elle veut, elle en est sure, et moi je me fais toute petite. Je sens que les incompréhensions vont cesser et que tout va très vite rentrer dans l'ordre. C'est au bout de quinze jours que je peux rencontrer les parents de Demoiselle. Elle les a invités à manger. Je vous assure que je ne suis vraiment pas à l'aise. Je me suis donc mise à cuisiner un bon repas. J'ai la trouille, mais c’est le passage obligé. Passer une bonne soirée en leur compagnie est le défi du jour. Le soir arrive, et me voilà devant le papa et la maman de Demoiselle. Je voudrais me cacher dans un trou de souris, mais impossible !!!! Je me suis fait un monde de cette rencontre. J'avais pensé à toutes les éventualités tellement la peur au ventre me tenaillait. Et bien même si le début de soirée est sur la réserve, je me détends, car j'ai face à moi deux personnes fantastiques. Je me souviendrai toute ma vie de cette rencontre. Nous parlons de tout et de rien, mais je suis soulagée. Le plus important à nos yeux c'est d'avoir l'approbation des parents de Demoiselle. Le reste nous importe peu. Nous sommes heureuses d'avoir franchi ce cap.

 

 Les jours et les semaines s'écoulent comme un long fleuve tranquille. Demoiselle me soutient beaucoup dans mes moments où le moral est en baisse. Je lui parle à cœur ouvert, je me libère. Je lui parle de mes manques qui reviennent souvent. Mais je tiens bon grâce à l'amour qu'elle me donne. Petit d'Homme m'a adopté. Grâce à lui je retrouve de la joie en mon cœur, car malgré tout, je pense beaucoup à Petite Charlotte. J'aurais tellement voulu lui offrir cette vie de famille si simple et sans conflit. Mais la vie en a voulu autrement et j'en suis la seule fautive. Mon premier travail sur moi et pas des moindres, est de me pardonner. Ce pardon à mon âme est le plus difficile. A tous je vous le dis, quand on entame un travail sur soi, et bien rien ne sert de commencer à régler ses colères, ses incompréhensions, si on ne commence pas à simplement se pardonner à soi. C'est la première leçon que j'ai apprise. Croyez-moi c'est plus facile de pardonner aux autres que se pardonner soi-même. Avec Demoiselle on parle beaucoup de magnétisme, de médiumnité, des défunts etc… Je m'ouvre de plus en plus car au fond de moi quelque chose se réveille. Elle me montre doucement la porte que je dois ouvrir, mais j'ai du mal à croire que tout comme elle je peux soulager, je peux recevoir des messages en provenance de l'autre côté, je peux aider et surtout que j'ai beaucoup de capacités qui ne demandent qu'à s'exprimer. Elle respecte mon rythme, et je m'ouvre doucement. Je me mets à nu avec Demoiselle. Elle sait tout de moi dans les grandes lignes. Toutes les tempêtes que j'ai traversées. Mais la seule chose que je n'ai pas raconté, c'est ce fameux voyage où j'ai aperçu l'autre côté. Cela m'est difficile d'en parler. Je le ferai peut être un jour mais pas maintenant. J'ai trop peur que l'on me prenne pour une folle. Pourtant Demoiselle est médium. Alors les contacts avec l'autre côté, elle connaît. Mais je préfère me taire. J'évolue très vite, et surtout je m'ouvre de plus en plus à ce chemin qui m'est destiné. Comme je doute beaucoup, c'est tout naturellement qu'un jour je reçois LE MESSAGE ! Ce message va tout changer, car j'ai quelques a priori qui persistent sur la médiumnité. J'ai toujours pensé que les médiums tout comme les voyants ou cartomanciens, se servent beaucoup de la psychologie. Et bien ce jour où Demoiselle a mon grand-père, je suis bouleversée. Elle me donne des détails très précis qu'elle ne connaît même pas, sa façon de s'habiller, sa façon de marcher les mains derrière le dos, son lieu d'habitation etc... Je suis sous le choc. Je pleure toutes les larmes de mon cœur. Mon grand-père est là, et je prends conscience qu'il a toujours été là depuis son départ, mais que je n'écoute rien. La dernière phrase qu'il me dit, c'est qu'il est fier de moi et que maintenant il faut que j'avance et j'accepte qui je suis. Pas facile à entendre j'avoue. Quelques jours plus tard, Demoiselle me dit que j'étais chamane dans une autre vie. C'est aussi pour cela que mon parcours est chaotique. Car finalement tout ceci fait partie de mon apprentissage. Dur à encaisser, mais j'encaisse, je prends et je commence à faire confiance. C'est vrai que depuis toujours, je suis attirée par les Amérindiens, la nature, les animaux, les plantes, la vie sans chichi, la vie simple avec un minimum de possessions matérielles. Avec Demoiselle je me rapproche de mon idéal de vie. Et ça c'est le plus beau des cadeaux. Je n'ose toujours pas utiliser mon énergie pour soulager les maux car j'ai peur. Demoiselle m'explique que nous avons tous ce magnétisme et que certaines personnes ont de plus grandes capacités que d’autres. J'en fais partie. Elle me dit aussi que de distribuer cette énergie me fera du bien et vice versa, car tout ceci est un échange. J’écoute, j'intègre mais je n'ose pas. Le pied à l'étrier m'a été mis d’une drôle de façon. J'en souris maintenant, mais sur le coup je n'en menais pas large. Un jour que Demoiselle fait un soin à une dame qui a le cancer, afin de l'aider dans les traitements de chimio, elle vient me chercher, et me dit qu'elle a besoin de moi simplement pour tenir les chevilles de la dame, car elle a besoin d'une prise de terre. Je ne cherche même pas à comprendre ce qu'elle veut dire. Je la suis, on entre dans la petite pièce où elle exerce, et là je me retrouve à tenir les pieds de cette femme. Je suis bouleversée car quelque chose de fort se  passe. Je sens beaucoup de chaleur, j'ai l'impression que mes mains sont en feu, j'ai envie de pleurer, mais je suis bien. C'est fou mais au moment où je sens ce feu qui ronge de l'intérieur cette pauvre femme, j'ai comme un flash. Un instantané où je vois mon grand-père poser les mains sur des brûlures, et me dire « ma petite fille quand on arrête le feu, on se met les pieds dans l'eau » Je visualise de suite cette eau et je continue à finalement couper le feu. C'est époustouflant, car j'ai l'impression d'être guidée. Je comprends que pépé sera là souvent pour m'apprendre les petites ficelles du magnétisme. C'est une première expérience que je n'oublierai jamais. C'est vrai que pépé pratiquait le reboutage, et j’étais sa plus fidèle patiente tellement le danger ne me faisait pas peur petite. Il arrêtait le feu et trouvait les sources. Il m'a transmis le don. Je viens de comprendre l'importance pour lui de l'autre côté, de m'aider à aider. Tout naturellement, je commence à recevoir des gens pour des petits bobos. Je les soulage, je suis contente, j'ai enfin trouvé ce que je devais faire. On pense toujours être arrivé au bout de ses capacités, et bien non. Le magnétisme est juste une mise en bouche, un petit en-cas pour que je prenne confiance en moi.

 

 À l'époque, Demoiselle a une amie qui tire les cartes. Un jour elle appelle cette amie et l'invite à la maison pour que l'on fasse connaissance. Le feeling passe, de suite j'ai confiance en elle. Elle propose de me faire un jeu. C'est une chose nouvelle pour moi, mais j’accepte. La dame en noir m'impressionne. Elle ne connaît rien à mon passé, et bingo elle voit beaucoup de choses. La consultation me bouleverse, car elle aussi, à travers ces cartes reçoit des messages sur mon devenir. Elle confirme que je suis chamane, que j'ai de grandes capacités, que je peux faire des nettoyages. En revanche elle me met en garde car je vais beaucoup déranger, que le chemin que je vais prendre sera très dur, qu'il y aura beaucoup de jalousies et de trahisons. Je suis à mille lieues de penser que la dame en noir ferait partie plus tard des gens qui me trahiraient et que je dérangerais au plus haut point. Le temps s'écoule lentement, je vais de mieux en mieux. Je prends mes repères, et je continue avec confiance à apprendre. J’apprends sans me poser de questions, je reçois beaucoup d'enseignement pendant la nuit, dans mes rêves. Et puis de plus en plus, j'ai comme des flashes, des instantanés, des messages. Je doute beaucoup, mais Demoiselle me confirme les choses avant même que je lui en parle. C'est assez troublant. Je reçois de plus en plus de gens qui ont de gros blocages. Je ne me pose aucune question quand je suis en connexion. J'ai ce sentiment très fort que je suis complètement guidée. Comme un sentiment du déjà fait. Très difficile à expliquer.  J'évolue très vite dans mes soins. Cela fait plusieurs fois que je reçois le même message, que je vois le même visage, que je sens la même énergie. Comme si je retrouvais mes racines. Je fais des recherches pour voir si ce n'est pas mon mental qui crée tout cela, et oh surprise, cet homme, ce vieux sage, cet indien qui m'aide dans mes nettoyages, je constate qu’il a bien existé. Je suis émue mais en même temps interpellée par sa présence. Il m'aide. C’est avec lui que j'avance. A chaque fois que je reçois une information pour aider telle ou telle personne, en vérifiant, tout est juste. Je me laisse porter par ce vieux sage. Je lui fais entièrement confiance. Je commence à pratiquer le nettoyage des lieux. J'aime ce que je fais. Les mois passent, et j'ai soif de tout ça. Je rencontre de plus en plus de gens dans le milieu « spirituel ». Si je mets des guillemets, c'est que je n'arrive pas vraiment à trouver ma place à leurs côtés. Mon vieux sage me montre la simplicité des choses qui me permettent d'aider mon prochain. Quand j'écoute toutes ces personnes qui sont censées mettre leurs capacités au service des autres dans le respect de chacun, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Soit je me trompe ou bien ils se trompent, eux. Personne ne détient la vérité! Mais ce qui est sûr c'est que ma vérité est à l'opposé de la leur. Avec Demoiselle, nous continuons malgré tout à donner comme nous recevons, simplement et avec le cœur.

 

Nous arrivons en deux mille neuf. J'ai bien avancé, mais mon mental a repris le dessus. Je me pose trop de questions. Je doute de mon travail. Je me sens toute petite et insignifiante. Je me sens de plus en plus fatiguée car quelque chose me dérange, mais je n'arrive pas à exprimer tout ça. Les peurs remontent à la surface. Que se passe-t-il ? Quelques mois auparavant, la dame en noir nous a présenté son nouveau compagnon, Cheveux Blancs. Un homme qui en impose, sûr de lui, peut-être un peu trop à mon goût. J’apprends à mieux le connaître, je fais abstraction de tous les côtés qui me dérangent. Et je garde juste la force qu'il dégage et aussi cette assurance. Plusieurs fois mon vieux sage me met en garde. Mais j'ai perdu  confiance face à Cheveux Blancs. Je suis sure au fond de moi qu'il y a un problème, mais je ne peux rien dire. Je veux l'aider car je l'aime bien. Il est prisonnier de son ego surdimensionné, de son mental d'acier. Il est devenu une marionnette des énergies de sa cave. Je passerai les détails au sujet de ces énergies, car, croyez-moi, pour être descendue dans cette cave, ce n'est pas du joli joli! Enfin bref, nous arrivons en mars deux mille neuf. Je suis extrêmement fatiguée. Depuis trois semaines Demoiselle me demande comment je vais car elle voit, elle sent que je ne me porte pas bien. Je mets cela sur le compte des manques qui reviennent par moment et que tout ira bien plus tard. Mais Demoiselle n'est pas convaincue par ma réponse. Elle a raison. Un matin je beugue, j'ai des absences, la moitié de mon visage se paralyse. Direction l’hôpital, le verdict tombe je fais un AVC. Je reste une semaine dans cet hôpital. On me fait toute la batterie d'examens, le caillot passe et tout rentre dans l'ordre doucement. Je mets quelques semaines à me remettre, mais, encore un miracle, je n'ai aucune séquelle de cet accident. Je me repose beaucoup et je mets en stand-by mes soins.

 

Cette période n’est pas facile non plus pour ma petite Charlotte. Elle est en pleine séparation, elle ne va pas bien moralement. Je lui propose de venir me rejoindre en Bourgogne. Peut-être pourrait-elle reconstruire sa vie ici près de moi? Je vois déjà la famille qui se forme. Demoiselle, Petite Charlotte, Petit d' Homme et moi. Mais au fond je ne suis pas du tout convaincue de tout ça. Mes craintes s’avèrent exactes. Je me sens complètement impuissante pour aider ma petite Charlotte. Je veux  la serrer dans mes bras, lui crier que je l’aime, mais je n'y arrive pas. La culpabilité est encore bien présente envers elle. Alors j'essaie comme je le peux de la rassurer. Je suis même prête à prendre un appartement pour qu'elle se remette sur pied. Mais après une longue discussion toutes les deux, Petite Charlotte repart en Bretagne chez des amis. Vous ne pouvez même pas imaginer le déchirement que cela me fait. À nouveau j'ai le sentiment de l'abandonner. Je suis en rage à l'intérieur de ne pas pouvoir encore assumer mon rôle de maman. Pourtant je sais que c'est la meilleure des solutions pour son devenir. Mais difficile à ce moment-là de lui dire « ne t’inquiète pas ma puce tu vas t’en sortir ». Je sais que Petite Charlotte a choisi en arrivant au monde beaucoup d'épreuves pour pouvoir évoluer. Car nous choisissons tous nos épreuves, les grandes lignes de notre vie avant d'arriver ici-bas. Déjà en me prenant pour maman elle n'a pas choisi la facilité! C'est ce qui fera sa grandeur d'âme par la suite. Je l’aime. En septembre deux mille neuf, opération du genou! Celle-là était à prévoir car les ligaments ne tenaient plus du tout. Alors pour clôturer l'année en beauté, je me retrouve avec atèle et béquilles pour plusieurs mois. Cette opération est plutôt un soulagement finalement. J'ai un genou tout neuf et bien solide pour continuer ma drôle de vie  et une tête bien d’aplomb où le mental n'existe plus, sinon bug à l’horizon.

 

L'année deux mille dix est une année riche d'enseignement. La vie redevient simple comme je l’aime, les nouvelles de ma Petite Charlotte sont plutôt bonnes. Elle a pris une petite chambre, a intégré une formation. Je respire de ce côté-là. La dame en noir veut absolument nous  présenter une amie à elle. Nous sommes conviées à un repas.  Nouvelles connaissances,  nouveau souffle, ça fait vraiment du bien. On arrive chez Jolie Madame. La porte s'ouvre, et là je me retrouve nez à nez avec une  femme que je suis sure d'avoir déjà vue! Mais où ? On rentre tous, et je comprends que Jolie Madame a invité cette femme pour faire aussi notre rencontre. Demoiselle et moi on n’est pas vraiment à l'aise. Mon vieux sage me pousse à mettre en garde Jolie Madame. Pas facile de dire les choses, mais je me lance. Je regarde Jolie Madame dans les yeux et je lui parle. Elle doit se méfier de certaines personnes dans la formation qu'elle suit. Mon vieux sage veut que je lui dise qu'une personne en particulier n'est pas saine. Je n'arrive pas à sortir le prénom. Logique, cette personne c'est la femme ici présente! Sacré vieux sage! Tu me mets dans l'embarras. Je tais le prénom, on verra bien plus tard. La soirée continue. L'ambiance est très bizarre. Je comprends pourquoi  quand la  femme me rejoint dehors et me dit « j'ai l'impression que l'on se connaît » Elle me parle d'une ville,  et là, le tilt. Cette  femme faisait des réunions avec la grande pieuvre. Cette grande pieuvre que je pensais loin me revient comme un boomerang. Je comprends pourquoi mon vieux sage m'a poussé durant cette soirée. Prévenir Jolie Madame était la plus belle des choses avant qu'une de ces tentacules ne l'attrape. J'avoue que cela me bouscule! Mais je suis loin maintenant. Surtout très loin de penser que cette pieuvre malodorante a des tentacules à quelques kilomètres de chez moi!

 

Deux mille dix est une année d’évolution. Mon vieux sage me donne beaucoup de travail. Je dois surmonter mes peurs, mes colères, je dois m’accepter, et aussi m’aimer. Je comprends de plus en plus pourquoi je n'avais peur de rien depuis petite. Je comprends aussi que nous sommes entourés de belles énergies, et d'autres beaucoup moins sympas. Je me documente, je demande des réponses à mon vieux sage. Et je comprends que mon rôle se définit de plus en plus sur mon chemin. Tout devient clair, je suis faite pour affronter le bas astral afin de nettoyer et purifier les personnes ou bien les lieux. Je vous assure que ce n'est pas évident. Plus les mois passent, plus le travail est dur. Mais je m'accroche car j'ai vraiment confiance dans ce que le ciel me montre. Par contre, je n'accepte pas du tout la partie chamanique qui se trouve bien enfouie en moi. Quand je travaille, je me connecte à l'âme du lieu ou bien de la personne que je dois aider. Pourtant, sans accepter qui je suis, je travaille comme un chamane. Mais ça je le comprendrai plus tard. La dame en noir m'envoie beaucoup de personnes qui ont besoin d'aide. Elle est contente des résultats que j’obtiens. Je suis fière.

 

Nous arrivons en deux mille onze. Je suis de plus en plus à l'aise dans mes nettoyages. Un jour une grande brune arrive jusqu'à moi. Elle est au bout du rouleau et me demande de l'aide. Je fais le soin, je la dégage, je la remets sur les rails et au bout d'une heure, je vois la belle âme de cette grande brune. Elle n'imagine même pas le potentiel et les belles choses qu’elle peut donner aux autres. Le feeling passe très vite et tout naturellement, comme avec Jolie Madame, des amitiés se créent. Je suis vraiment heureuse de trouver ces personnes en qui je peux donner ma confiance. Depuis que je suis arrivée, enfin j'ai des amies! Demoiselle est une personne plutôt solitaire et comme elle m'a toujours dit depuis notre rencontre, « tu sais je n'ai qu'une amie c'est Grandma ». Grandma est une pièce très importante dans la vie de Demoiselle. Elle a perdu son fils quelques années auparavant. Et c'est grâce à ce fils que Demoiselle a pris confiance en tant que médium. Beau Jeune Homme  avait décidé de choisir Demoiselle pour l'aider à évoluer, et surtout aider sa maman. Quel magnifique cadeau il a fait ! Beau Jeune Homme m'a souvent aidée dans mon travail. C'est un véritable ange de lumière et il a des connaissances sur tout. Le monde de l'énergie, des dimensions, de la matière, enfin tout ce qui touche à la science n'a plus de secret pour lui. Il a tellement évolué de l'autre côté que chaque petite formule qu'il me donne est un cadeau pour mes soins. Grandma et Demoiselle sont très fusionnelles. Et pas facile de trouver ma place. Mais j'ai confiance, l'harmonie arrivera. J'aide beaucoup Jolie Madame et son mari Joli Monsieur. Je me sens bien avec eux. Avec Grande Brune c'est différent. J'ai l'impression que nous sommes de la même famille. On s'est déjà rencontrées dans une autre vie, c'est sûr. Les mois passent, on évolue tous, la vie est vraiment belle et remplie de surprises. Grande brune tire les cartes, et elle le fait drôlement bien. Les voiles commencent à se lever sur Cheveux Blancs. Il y a un souci. Les cartes de Grande Brune parlent et confirment mes craintes. Je suis dégoûtée. Cheveux Blancs veut ma peau. Il me prend pour une demeurée, mais malgré tout me pousse violemment du chemin. Je suis dans une colère qui me rend aveugle. Je prends le téléphone, j'appelle chez Cheveux Blancs. La dame en noir me répond. Je ne dis rien et lui demande un jeu. Elle me le fait avec plaisir et là, surprise! Elle me confirme tout ce que mon vieux sage ma montré. Un homme qui me veut du mal, que je dérange, ça touche ma santé, ma maison, mon couple, ma famille, mais tout se terminera bien pour moi. Quand la dame en noir a fini, elle est complètement paniquée par ce qu'elle a senti. A mille lieues de comprendre qu’elle a parlé de son compagnon, je fais éclater la vérité au téléphone, et je ferme la porte à ce couple.

 

Quelque part je ne peux leur en vouloir car ils n’ont aucune conscience des énergies qui les guident. Merci le ciel, aussi dur que cela soit, je prends confiance de plus en plus en mes informations. Cet épisode, j'ai quand même du mal à le digérer. Et forcément comme je n'arrive pas à pardonner, toutes les pensées mauvaises de Cheveux Blancs ont un impact. Je dois absolument me connecter à l'amour et la lumière. Je dois absolument pardonner. Je dois absolument ne plus avoir peur. Mais malgré tout le soutient de Demoiselle, de Jolie Madame et de Grande Brune, je n'y arrive pas et je baisse les bras. Je veux tout arrêter. Moi qui pense que le monde de la spiritualité est un monde d'amour et de paix, je redescends de mon nuage. Trop d’ego, trop de matérialisme, peu d'humilité, de la jalousie et beaucoup de compétition. Voilà le milieu. Eh bien moi je ne veux pas faire partie de tout ça. Ce n'est pas comme cela que le ciel nous montre les choses. Je suis tellement écœurée, que je me mets au repos. De toute façon je ne peux aider personne dans ces conditions. J'arrête mes soins le temps de trouver les clés pour me sortir de là,  je demande au ciel de m'aider et je m'en remets au là-haut.

 

Ma demande est entendue. Je suis interpellée avec Demoiselle par une médium très connue. Une grande dame qui partage son temps entre Paris et le Maroc. Elle donne une conférence pas très loin de la maison. Moi qui ne voulais pas participer à ce genre d’événement et me retrouver parmi tous ces gens en quête de je ne sais quoi, et bien, comme poussées, nous allons la rencontrer en conférence. Je suis complètement bluffée, car ce qu'elle dit est simple, clair, et elle confirme tout ce que je pense depuis toujours! Alléluia, j'ai trouvé la personne qui, j'en suis sure, peut me sortir de mon merdier. Je remercie le ciel. Je sens mon cœur beaucoup moins lourd.  Demoiselle et moi sommes ravies de cette rencontre. On monte toutes les deux à Paris pour avoir notre consultation. C'est géant ! Ce que Grande Dame m'a fait ressentir, est exactement ce que j'ai ressenti lors de mon voyage entre deux dimensions. Je n’en reviens pas. J'ai été nettoyée, remise sur mes rails et Grande Dame me confirme que je suis faite pour les nettoyages. Je suis réellement à ma place même si cette place n'est pas facile à tenir. Demoiselle et moi repartons pleines de confiance et je retrouve l'amour en mon cœur ! Mille mercis Grande Dame pour ce que tu nous as apporté. Je sais qu'il y a encore beaucoup d'épreuves à passer. Mais je n'ai plus peur. Cela fait partie de mon apprentissage. J'ai toujours su que rien n'était acquis, et qu'on apprendra jusqu'au départ. La simplicité des choses, l'écoute de son intuition, et l'ouverture d'amour sont les clés pour apprendre en douceur. Je vous assure que j'ai mis tout cela en pratique très rapidement. Et je vous assure que la vie devient vraiment facile.

 

Par contre il y a une leçon que je n'ai pas retenue, c'est qu’il ne faut jamais forcer les portes pour aider une personne qui n'est pas encore prête, ou bien qui ne le souhaite pas au plus profond de son âme. Quelle prétention de ma part de croire que je peux aider la terre entière. Et bien forcément quand une leçon n'est pas acquise, on retrouve les exercices à faire. C'est comme à l’école. Faire et refaire jusqu'à la compréhension des choses. Cette leçon j'allais l'apprendre avec Grande Brune. Nous sommes en deux mille douze. Une année où deux événements vont me chambouler. Ma petite Charlotte depuis neuf mois porte un petit trésor en elle. La chair de ma chair, ma fille que j'aime, va devenir maman. Le vingt-six février, Petit Bout arrive au monde. J'ai quarante-quatre ans, et me voilà grand-mère! Avec Demoiselle et Petit d'Homme on part en Bretagne en récupérant ma maman sur le chemin. Ce petit bout nous fait pleurer tellement c'est beau de voir Petite Charlotte épanouie avec son Petit Bout. Je suis complètement à l'ouest mais tellement heureuse. Petit Bout toute jolie. Petite princesse de Mayotte apporte le soleil dans la famille. J'ai toujours su que Petite Charlotte me donnerait des Petits Bouts métissés! Et bien mon rêve c'est réalisé. Un pur bonheur. Je suis vraiment rassurée et confiante pour Petite Charlotte. Elle aussi va arriver à un tournant de sa vie. On passe une semaine formidable tous ensemble. Je repars sereine, mais c’est un peu dur au début de gérer les huit cents kilomètres qui me séparent de mes deux amours. Heureusement internet est là, et dans le fond, malgré la distance, Petite Charlotte et moi on se rapproche beaucoup. Avec Demoiselle je trouve vraiment bien mon équilibre. Notre vie est belle, simple et toujours pleine d'amour entre nous malgré les épreuves que nous traversons depuis le début. On s'accroche ensemble, on passe toute les tempêtes, je suis heureuse.

 

Au mois de septembre, la famille coté papa décide de se réunir dans les Deux-Sèvres pour fêter l'anniversaire de mémé Suzanne. Quel bonheur de tous nous retrouver, quel bonheur de présenter Demoiselle à ma famille, et quel bonheur de voir cinq générations réunies! On  passe un week-end formidable, mais au fond je sais que de pépé Duduche ou de mémé Suzanne, c’est pour un des deux la dernière fois que je les vois. C'est ainsi et je n'y pense pas. On arrive en décembre, et la nouvelle tombe, pépé Duduche s'en va. Malgré le chagrin, je vois son départ complètement différemment. Je sais où il est et je sais que la vie continue. C'est plus facile quand on sait comment se passe le départ. Petite Sœur et papa sont inconsolables. C'est plus dur pour moi de sentir la souffrance de mes proches que le départ de pépé Duduche. Alors j'envoie beaucoup d'amour à tout le monde ici, et beaucoup d'amour a pépé de l'autre côté. Car c'est très lourd pour lui toute cette souffrance. Il monte très rapidement, il est bien, je l'aime. Il aime bien choisir comme canal Demoiselle de temps en temps. Cela le repose et le rend joyeux. Il me chante souvent des chansons que je reconnais de suite. C'est génial. En parallèle, Grande Brune ne va pas bien du tout. Tout se dérègle chez elle, sa maison où il se passe des manifestations, sa santé qui se dégrade, son moral et son psychisme qui divaguent. Alors n'ayant pas compris la leçon, je force les portes pour la sortir de là malgré les mises en garde de Demoiselle et de mon vieux sage. Je suis dans l’émotionnel alors je n'écoute pas. Encore une belle claque que je prends, Grande Brune ne veut rien entendre, ses messages sont complètement erronés, elle nous ferme la porte. Coup de massue pour nous! Mais c'est finalement nécessaire.

 

Cette fois-ci, je vous assure et le ciel m'en est témoin, j'ai bien compris la leçon et je sais que je ne vais pas refaire une troisième fois l'exercice. J'ai eu plus de facilité à digérer cet épisode malgré tout. Je ne souhaite qu'une chose, c'est que Grande Brune retrouve un jour le chemin de la lumière! Nous sommes en deux mille treize, et les seuls amis qui restent sont Jolie Madame, Joli Monsieur et Grandma. Finalement il vaut mieux peu de gens sincères sur qui l'on peut compter, qu'une tripotée de bras cassés. Demoiselle et moi, maintenant, nous travaillons seules avec le ciel comme formateur. Et je vous assure que depuis, les choses sont vraiment simples, efficaces  et remplies de légèreté. On a beaucoup aidé Jolie Madame et Joli Monsieur et le miracle se produit. Cela fait quelques années que Joli Couple veut un enfant. Mais jamais d'enfant à l'horizon. Alors avec Demoiselle et la collaboration du ciel, nous les avons aidés. Et le treize août deux mille treize Petite Lumière arrive. Joli Couple est aux anges, le ciel a bouclé sa mission, et par la même occasion nous aussi. Tout le monde est heureux. Tous ces petits bouts de chou qui arrivent, je les appelle les enfants « arc en ciel ». Simplement parce qu’ils viennent de très loin, et sont ici pour nous botter les fesses. Ils sont remplis de couleurs, de connaissances, et ont pour mission de faire bouger les consciences. Ils ont choisi une tache très difficile, mais grâce à leur venue, j'ai confiance que l'humanité arrivera à sortir du chaos. Les générations à venir verront au-delà des voiles, j'en suis sure. Les mois s'écoulent doucement.

 

Avec Demoiselle on met des choses en place. Des stages, des ateliers, on fait de superbes rencontres dans nos soins. Les personnes toxiques sont loin, et les belles personnes croisent notre chemin. Je dois fermer encore quelques portes pour que notre route soit remplie de bon grain. Deux mille treize et deux mille quatorze, rien à signaler de spécial. Tant mieux car que ce soit chez nous ou bien dans nos familles, tout le monde évolue à son rythme. Est ça c'est un cadeau inestimable de voir nos familles s'ouvrir et comprendre les choses. Je vous aime. Joli Couple suit toujours nos pas malgré tous les revirements qui se sont passés. Eux aussi je les aime. Merci d'être encore à nos côtés. Nous arrivons en deux mille quinze, malgré tous les efforts, je sens bien que quelque chose coince à nouveau. Mais je fais confiance. C'est un peu logique que ça coince, car avec le grand ménage que j'ai fait, et bien il est sûr que de l'autre côté cela ne doit pas plaire. Je sais que je dérange, je sais que l'on veut me pousser, mais je m'en moque. Je leur pardonne car ils ne savent pas, tout simplement. Je trace donc ma route en toute sérénité. Je demande quand même que l'on me montre les choses. Et comme d'habitude les voiles se lèvent, et je me retrouve face à la vérité. La confirmation que j'ai me plutôt fait sourire. La bande à Basile s'est reformée! Ironie de la chose, toutes ces personnes qui se sont tiré dans les pattes on reformé cette bande à Basile. Pas étonnant que cela coince sur mon chemin. Je trouve quand même assez risible la situation. Là où je rigole moins, c’est qu'en recoupant certaines personnes avec d'autres personnes, je m’aperçois que, de près ou de loin, des membres de la Grande Pieuvre font partie de cette grande bande à Basile. En mille neuf cent quatre-vingt-quatorze, quand j'ai fait éclater certaines vérités, la dernière phrase que j'ai entendue a été «  on te lâchera jamais » Cette phrase prend tout son sens maintenant. Mais je n'ai plus aucune colère, plus de peur. Je veux juste qu'on me débarrasse de tous ces gens. Alors je demande encore une fois que l'on m'aide et que la personne qui m'aidera me soit présentée. Quand je vous dis qu'il faut avoir confiance! Cette personne je l'ai trouvée. Encore une grande médium dont j'ai entendu parler. Elle habite à Poitiers. Cela me parle, car me revoilà dans le berceau de mes origines ! Je prends contact avec elle, nous échangeons quelques mots par internet. Elle ne me connaît pas et de suite elle me dit qu'il y a de grands blocages, que je suis chamane et qu'elle fera tout pour m'aider. Là je reste sans voix. Je prends donc rendez-vous avec elle. La consultation est un grand coup de pied dans les fesses comme mon grand-père André savait si bien les donner. Je me voile la face car je n'ai aucune conscience de la jalousie et la méchanceté qui sont envoyées à mon égard. Je me fais nettoyer de tout ça, je prends tout l'amour qu’elle me donne en consultation, je prends tous les messages du ciel et je remonte sur mon cheval. Ma Dame de Lumière m'a reboostée à travers sa gentillesse, sa simplicité, sa fermeté et son amour. Quand nous nous sommes rencontrées pour la première fois, ça a été comme une évidence. Mille mercis ma Dame de Lumière d'être entrée dans ma vie. Tu fais partie des vrais, des sincères. Que Dieu te bénisse.

 

Aujourd’hui nous sommes le trente et un décembre deux mille quinze, il est dix heure quinze, et j'en ai terminé avec cette drôle de vie. Si je me suis mise à nu devant vous tous, c'est simplement pour apporter un témoignage. Ce témoignage comme un message simple: aussi dures que soient les épreuves, gardez toujours la confiance, la foi, nettoyez vos âmes, libérez-vous de vos chaînes, aimez-vous, pardonnez-vous et suivez toujours votre première intuition. La morale de cette histoire est que si vous restez droits dans vos baskets malgré l’adversité, si vous vous libérez de tous vos démons, eh bien vous verrez toujours la lumière arriver.

 

Je remercie tous les gens que j'ai rencontrés de près ou de loin. Je remercie toutes les personnes qui me font confiance. Je remercie ma famille et tout particulièrement ma petite Charlotte. Et bien sûr je remercie du fond du cœur Demoiselle qui chemine encore à mes côtés malgré tous ces obstacles. Je n'oublie pas non plus la famille de Demoiselle qui a su m'accepter comme je suis. Je tenais à finir cette drôle de vie aujourd’hui, car pour toutes les personnes qui sont sur le bon chemin, l'année deux mille seize sera un très bon cru. A tous, je vous souhaite le meilleur… et n'oubliez jamais l'Amour avec un grand A …

Virginie Garrault

Enregistrement du 5 février 2016.
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