Discussion autour de son livre: "Jésus-Christ".
Vidéo en trois parties,
réalisée en septembre 2012.
Première partie - Durée : 24 minutes.
Deuxième partie - Durée : 34 minutes.
Troisième partie - Durée : 30 minutes.
Le Blog officiel du Père Alain de La Morandais:
http://morandais.wordpress.com/
Plus d'Infos:
- Deux jours après cet entretien portant (entre autres) sur la réincarnation, le Père Alain de La Morandais m'envoie, comme promis, son texte à ce sujet.
Le voici, donc:
"La réincarnation ?
Autant qu'une faveur et qu'un réconfort prophétique, ne peut-on voir pour Pierre, Jacques et Jean, témoins effrayés de la Transfiguration du Seigneur sur une haute montagne, une mise à l'épreuve de leur foi ? Frayeur au moment étincelant de la théophanie, et interrogations, en descendant des hauteurs, sur ce que pouvait bien signifier "ressusciter d'entre les morts" ?
Il n'est d'amour, il n'est de foi qui, à l'image de l'or passé au feu, ne soit mis à l'épreuve.
Depuis une cinquantaine d'années, nombre de chrétiens ont été soumis à la tentation dans leur foi - jusqu'à y succomber et à pécher contre leur foi ! - par les trois maîtres du soupçon que furent Marx, Nietzsche et Freud. Pour beaucoup, et sans le savoir, ce ne fut que le énième avatar de l'arianisme, qui avait déjà sévi au IV ème siècle, doctrine selon laquelle, à force de douter de la divinité du Christ, on finissait par la lui refuser. Du Christ-camarade au Christ-copain, sans parler du Christ-Guevara, on a pu exécuter en douceur toute transcendance.
Aujourd'hui, et de manière plus popularisée - par la mode de l'orientalisme, du zen, des films et des livres dits "scientifiques" une nouvelle tentation contre la foi chrétienne déploie ses charmes : celle de la croyance dans la réincarnation.
Face au désert de certaines pastorales qui ont cru bon d'abandonner tout discours sur les fins dernières, l'âme, le Jugement, l'enfer te la vision béatifique, les tenants de la réincarnation, imbibés d'un vernis d'hindouisme, prétendent réhabiliter l'âme face au matérialisme ambiant, en l'associant au corps subtil, astral, "véhicule structurel nécessaire entre les incarnations".
Il est vrai que face à certaines morts, nous sentons gronder de sourdes révoltes - "C'est injuste que tout soit joué en une seule fois ! Pourquoi n'aurait-on pas le droit de courir à nouveau sa chance ? Repartir à zéro ?". Dans une vie professionnelle , amoureuse, familiale, plus faite aujourd'hui de ruptures que de fidélités, la tentation est grande de se dire que la mort pourrait bien n'être qu'une rupture parmi d'autres, de telle sorte qu'on ne mourrait pas pour de bon et qu'on pourrait bien renaître ailleurs, autrement ... La liberté est si difficile : elle suppose un long apprentissage. Une seule vie peut-elle y suffire ?
Le mythe de l'éternel retour est à nouveau là, tour nouveau tout beau.
Céder à cette tentation est une forme de péché contre la foi dans la Résurrection, car l'incompatibilité est radicale entre deux systèmes de pensée inconciliables.
Incompatibilités sur la conception de l'Histoire et sur celle de la liberté.
Pour les uns, l'Histoire est cyclique, tandis que pour les chrétiens l'Histoire est linéaire, tendue vers son accomplissement dans la Création nouvelle. Les uns parlent de reprendre et de recommencer, les autres attendent une plénitude, encore à venir. Les cycles de renaissance sont indéfinis. Nos vies, au contraire, vont vers un terme, un achèvement. L'au-delà est plus proche que l'avenir.
"J'attends la Résurrection des morts et la vie du monde", disons nous dans le Credo dominical. Mais nous l'attendons comme la manifestation de l'Amour gratuit de Dieu : gratuite était la Création première, et la vie nouvelle qui nous est offerte procède de la même et absolue gratuité.
C'est là que réside sans doute le point le plus crucial de notre désaccord avec les adeptes de la réincarnation, pour qui la survie est un processus spontané et naturel. Pour eux, il s'agit comme d'une loi de nature et d'un dû : la condition humaine porte en elle-même la garantie d'immortalité. Notre âme errante ne pourra jamais périr. Au coeur de ses existences successives, grâce à des essais multipliés, elle obtiendra le salut.
Soyons clairs : si le salut est une conquête, qu'est-il besoin alors d'un Sauveur ?
Le salut réside dans la connaissance. Il est promis aux initiés.Ils savent et ... n'ont plus besoin de croire !
Pour nous, la foi n'est pas l'expression d'un savoir, ni même une simple confiance accordée à la Parole d'un autre. Elle dit, par l'adhésion de l'esprit et du coeur, une sortie de soi, un mouvement de toute notre personne vers une Autre Personne. Comme chrétiens, nous croyons "en" la Personne du Christ ressuscité et c'est parce qu'en Eglise nous croyons au Fils resssucité que nous pouvons oser dire que nous croyons "à" la Résurrection."
Alain de La Morandais
Signe confirmant les précisions ci-dessus ? En tout cas, sur les 100km de la route N122 dans le Cantal que j'emprunte le lendemain, je croise ce panneau de la prévention routière:
- La fameuse page Wikipédia (du 14 septembre 2012) bourrée de fausses informations sur Alain de La Morandais (cité dans la 2ème partie) où il est écrit:
1/ " L'abbé de La Morandais est .../... devenu l'« aumônier des artistes »."
2/ " Le 3 juillet 2012, interviewé sur LCI, il dit être pour le droit au mariage et à l'adoption par un couple homosexuel ."
3/ " Selon Le Monde du 7 août 2007 dans « L'adieu à Jean-Marie Lustiger », ce dernier l'aurait écarté à cause de sa trop grande proximité avec Édouard Balladur."
- Ma rencontre avec l'Abbé René Laurentin (audio en quatre parties).
- Jacques Fesch (que ma mère connaissait et appelait "Zou"): http://amisdejacquesfesch.fr/
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