Ma petite femme et moi sommes allés voir la Sainte Tunique du Christ (apportée par Charlemagne en l'an 800, via l'impératrice Irène de Constantinople; et présentée que deux fois par siècle).
Prochaine exposition en 2066 ?
Vidéo enregistrée le 31 mars 2016.
Durée : 2 minutes.
Plus d'info:
- La confession de Laëtitia:
Ce 31 mars vers 16H30, j'ai profité de l'Ostension exceptionnelle (deux fois par siècle) de la Sainte Tunique d'Argenteuil pour aller me confesser.
Plusieurs prêtres étaient là à l'occasion de l'évènement et beaucoup de catholiques en profitent pour se confesser. Pourquoi pas moi ? C'est l'année de la miséricorde !
Est-ce l'intuition féminine, quand vient mon tour, j'ai comme l'impression que je ne suis pas tombée sur le prêtre le plus "bienveillant", il semble un peu austère malgré ses trente ans et sa coiffe triangulaire; au-dessus de lui un pannneau précisait qu'il parlait français et latin... Mais allons-y, c'est parti.
Si j'ai un péché à avouer, la chose qui me "chiffonne" le plus en ce moment, celle qui selon moi est en contradiction avec ma foi est celle-ci : depuis les tristes évènements qui ont secoué la France et le reste de l'Europe, je suis devenue particulèrement critique envers les musulmans.
J'attends donc que le prêtre me dise qu'effectivement je suis dans l'erreur...
Mais avant cela, il me pose plusieurs questions :
à quand remonte ma dernière confession ? 5 ans
vais-je à la messe ? oui, de temps en temps
est-ce que je participe à la communion ? oui
ai-je causé préjudice à quelqu'un par la parole ou financièrement?
ai-je des enfants ? non
suis-je mariée ? oui
à l'église ? non
pourquoi n'ai-je pas d'enfant ?
est-ce que je prends une contraception ?
suis-je au courant de la position de l'Eglise sur la contraception ?
Bref, ce n'est pas ce que je suis venue confesser qui le tourmente mais plutôt ma situation familiale.
Il me dit que mon mariage civil ne vaut rien, que je dois me marier à l'Eglise, que je dois entamer cette procédure.
Il me dit qu'il ne va pas pouvoir me donner l'absolution, qu'il ne peut pas me pardonner, que même le Pape ne peut rien pour moi. Certes Dieu m'aime mais...
De plus, si je vais à la messe, je ne dois plus aller communier. (il me cite une lettre de Saint Paul aux Corinthiens)
Concernant le péché que je lui ai confessé, il me dit que sur ce point, il n'y a aucun souci, bien au contraire, j'ai raison de ne pas tolérer la religion des musulmans puisqu'ils ont tort et que le catholicisme doit vaincre !
Donc, à la fin de cette confession, il me répète qu'il peut simplement faire une bénédiction mais pas d'absolution. Je ne suis pas pardonnée, au revoir.
Je ressors de là toute tremblante et terriblement surprise par tout ce que je viens d'entendre.
Je suis déçue par le discours de ce prêtre qui s'est focalisé sur ma situation maritale essentiellement. C'est cela le plus important ? Le mariage sacramentel ? Et tout le reste n'a que peu d'importance ? Dieu rejette ceux qui ne sont pas mariés et qui n'ont pas enfanté ?
J'hésite entre deux choses : ne plus fréquenter l'Eglise (sans toutefois renoncer à ma foi) ou aller à la rencontre d'un autre prêtre et voir si son disours est identique et aussi extrémiste. En tout cas, ce jeune prêtre était loin d'incarné mon Dieu miséricordieux. Je ne sais qui les forment ainsi, mais il y a de quoi s'inquiéter.
De son côté, Yann-Erick me dit simplement qu'il y a des cons partout, y compris dans l'église.
Laëtitia
- Dans le mensuel " l'1visible " de mars 2016, l'édito parlait de cette année de la miséricorde et démontre que Laëtitia est bien tombée lors de sa confession sur un curé pas très catholique car trop dogmatique. A moins qu'il fut trop énervé (et jaloux) d'être en face d'une femme plus sainte (et saine) que lui.
Yann-Erick
Extraits de l'édito, page 2:
"Le pardon pour tous !" C'est ainsi que pourrait s'appeler le jubilé ouvert cette année dans l'Eglise à la demande du pape François. (...) C'est-à-dire une année consacrée pour offrir à tous ceux qui désirent revenir vers Lui son amour et son pardon. A l'occasion de l'exposition du corps de saint Padre Pio à Rome, le Saint Père a envoyé dans le monde entier des "missionnaires de la miséricorde" pour cette année jubilaire. Ces prêtres seront "des hérauts de la joie du pardon" selon les mots du pape, à la suite de Padre Pio qui a offert le pardon de Dieu à des milliers de fidèles. Ainsi, par tous ces gestes forts, le pape veut réaffirmer son désir le plus profond à travers cette année jubilatoire : rappeler à tous les hommes de bonne volonté que l'Eglise est une mère pour tous, et le meilleur chemin pour revenir vers l'amour inépuisable de Dieu."
- Dans ce même mensuel est donné tout l'historique sur la Sainte Tunique d'Argenteuil :
Extraits de l'article, page 20, de " l'1vinsible " N° 68 de mars 2016 :
La Tunique d'Argenteuil est le vêtement porté par le Christ avant de mourir sur la croix, pendant sa Passion.(...) Celle que décrit très précisément saint Jean dans son Evangile : " Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique; c'était une tunique sans couture, tissée tout d'une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : "Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l'aura.". " (Jn 19, 23-24) (...) Elle est vénérée en France depuis plus de 1200 ans. Elle serait arrivée en France en l'an 800, l'année du sacre de Charlemagne, offerte par l'impératrice de Constantinople. (...) Elle aurait été brûlée partiellement à la Renaissance lors des Guerres de religion. (...) Mais à la Révolution, pour échapper à la confiscation des biens de l'Eglise, le curé d'Argenteuil l'a lui-même découpé en plusieurs morceaux et les a confiés à ses paroissiens. Après avoir été emprisonné pendant deux ans, il a rassemblé les morceaux. Cependant certains n'ont jamais été retrouvés.
Les globules rouges trouvés sur la Tunique témoignent d'un état de stress profond de l'homme qui a versé son sang sur ce tissu. Par ailleurs, les traces de sang sont concentrées sur les épaules : on dirait qu'elles ont été provoquées par le transport d'une lourde charge. Ce qui pourrait correspondre au port de la croix par Jésus.
Les traces de sang humain présentes sur la tunique sont superposables avec celles observables sur le Linceul de Turin : les épaules de l'homme du Linceul semblent également avoir porté une lourde charge. (...)
Ces deux reliques partagent un très étonnant point commun avec une troisième relique très importante : le suaire d'Oviedo, conservé en Espagne, qui serait le linge ayant été posé sur le visage du Christ pendant la descente de la croix. Les analyses montret en effet que les trois tissus portent du sang issu du même groupe sanguin, un groupe très rare : le groupe AB, qui représente environ 4% de la population. (...) Il pourrait donc s'agir du même homme qui aurait été en contact avec ces trois linges.
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Histoire de montrer comme ce curé (que Laëtitia à malheureusement rencontré) est loin de son église.
DE L'EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE
AMORIS LAETITIA (amusant que l'on retrouve le prénom de ma femme)
DU SAINT-PÈRE FRANÇOIS
AUX ÉVÊQUES AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES AUX PERSONNES CONSACRÉES
AUX ÉPOUX CHRÉTIENS ET À TOUS LES FIDÈLES LAÏCS
SUR L’AMOUR DANS LA FAMILLE.
Extraits. Dans l’ordre où les chapitres seront abordés dans la présentation.
Les sous titres correspondent à la présentation.
Introduction :
1 - le mea culpa de l’Eglise
Article 35. En tant que chrétiens nous ne pouvons pas renoncer à proposer le mariage pour ne pas contredire la sensibilité actuelle, pour être à la mode, ou par complexe d’infériorité devant l’effondrement moral et humain. Nous priverions le monde des valeurs que nous pouvons et devons apporter. Certes, rester dans une dénonciation rhétorique des maux actuels, comme si nous pouvions ainsi changer quelque chose, n’a pas de sens. Mais il ne sert à rien non plus d’imposer des normes par la force de l’autorité. Nous devons faire un effort plus responsable et généreux, qui consiste à présenter les raisons et les motivations d’opter pour le mariage et la famille, de manière à ce que les personnes soient mieux disposées à répondre à la grâce que Dieu leur offre.
Article 36. En même temps, nous devons être humbles et réalistes, pour reconnaître que, parfois, notre manière de présenter les convictions chrétiennes, et la manière de traiter les personnes ont contribué à provoquer ce dont nous nous plaignons aujourd’hui. C’est pourquoi il nous faut une salutaire réaction d’autocritique. D’autre part, nous avons souvent présenté le mariage de telle manière que sa fin unitive, l’appel à grandir dans l’amour et l’idéal de soutien mutuel ont été occultés par un accent quasi exclusif sur le devoir de la procréation. …. D’autres fois, nous avons présenté un idéal théologique du mariage trop abstrait, presqu’artificiellement construit, loin de la situation concrète et des possibilités effectives des familles réelles. Cette idéalisation excessive, surtout quand nous n’avons pas éveillé la confiance en la grâce, n’a pas rendu le mariage plus désirable et attractif, bien au contraire !
Nous sommes appelés à former les consciences, mais non à prétendre nous substituer à elles. 37. Pendant longtemps, nous avons cru qu’en insistant seulement sur des questions doctrinales, bioéthiques et morales, sans encourager l’ouverture à la grâce, nous soutenions déjà suffisamment les familles, consolidions le lien des époux et donnions un sens à leur vie commune. Nous avons du mal à présenter le mariage davantage comme un parcours dynamique de développement et d’épanouissement, que comme un poids à supporter toute la vie. Il nous coûte aussi de laisser de la place à la conscience des fidèles qui souvent répondent de leur mieux à l’Évangile avec leur limites et peuvent exercer leur propre discernement dans des situations où tous les schémas sont battus en brèche.
2 - comme le regard de Jésus sur le monde.
si l’Église comprend que toute rupture du lien matrimonial « va à l’encontre de la volonté de Dieu, [elle] est également consciente de la fragilité de nombreux de ses fils ». Illuminée par le regard de Jésus Christ, elle « se tourne avec amour vers :ceux qui participent à sa vie de manière incomplète, tout en reconnaissant que la grâce de Dieu agit aussi dans leurs vies, leur donnant le courage d’accomplir le bien, pour prendre soin l’un de l’autre avec amour et être au service de la communauté dans laquelle ils vivent et travaillent ». D’autre part, cette attitude se trouve renforcée dans le contexte d’une Année Jubilaire consacrée à la miséricorde. Bien qu’elle propose toujours la perfection et invite à une réponse plus pleine à Dieu, « l’Église doit accompagner d’une manière attentionnée ses fils les plus fragiles, marqués par un amour blessé et égaré, en leur redonnant confiance et espérance, comme la lumière du phare d’un port ou d’un flambeau placé au milieu des gens pour éclairer ceux qui ont perdu leur chemin ou qui se trouvent au beau milieu de la tempête ». N’oublions pas que souvent la mission de l’Église ressemble à celle d’un hôpital de campagne. 291. Les Père synodaux ont affirmé que, même
I- L’exhortation
1-nous sommes tous en chemin
Les Pères synodaux ont affirmé que l’Église ne cesse de valoriser les éléments constructifs dans ces situations qui ne correspondent pas encore ou qui ne correspondent plus à son enseignement sur le mariage. 292. Le mariage chrétien, reflet de l’union entre le Christ et son Église, se réalise pleinement dans l’union entre un homme et une femme, qui se donnent l’un à l’autre dans un amour exclusif et dans une fidélité libre, s’appartiennent jusqu’à la mort et s’ouvrent à la transmission de la vie, consacrés par le sacrement qui leur confère la grâce pour constituer une Église domestique et le ferment d’une vie nouvelle pour la société. D’autres formes d’union contredisent radicalement cet idéal, mais certaines le réalisent au moins en partie et par analogie.
‘‘loi de gradualité’’, conscient que l’être humain « connaît, aime et accomplit le bien moral en suivant les étapes d'une croissance ». Ce n’est pas une ‘‘gradualité de la loi’’, mais une gradualité dans l’accomplissement prudent des actes libres de la part de sujets qui ne sont dans des conditions ni de comprendre, ni de valoriser ni d’observer pleinement les exigences objectives de la loi. En effet, la loi est aussi un don de Dieu qui indique le chemin, un don pour tous sans exception qu’on peut vivre par la force de la grâce, même si chaque être humain « va peu à peu de l'avant grâce à l'intégration progressive des dons de Dieu et des exigences de son amour définitif et absolu dans toute la vie personnelle et sociale de l'homme ». 295. Dans ce sens, saint Jean-Paul II proposait ce qu’on appelle la
2-Les normes et le discernement
Il est mesquin de se limiter seulement à considérer si l’agir d’une personne répond ou non à une loi ou à une norme générale, car cela ne suffit pas pour discerner et assurer une pleine fidélité à Dieu dans l’existence concrète d’un être humain. …/…Plus on entre dans les détails, plus les exceptions se multiplient ». Certes, les normes générales présentent un bien qu’on ne doit jamais ignorer ni négliger, mais dans leur formulation, elles ne peuvent pas embrasser dans l’absolu toutes les situations particulières. En même temps, il faut dire que, précisément pour cette raison, ce qui fait partie d’un discernement pratique face à une situation particulière ne peut être élevé à la catégorie d’une norme. Cela, non seulement donnerait lieu à une casuistique insupportable, mais mettrait en danger les valeurs qui doivent être soigneusement préservées. 304.
À cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église. Le discernement doit aider à trouver les chemins possibles de réponse à Dieu et de croissance au milieu des limitations. En croyant que tout est blanc ou noir, nous fermons parfois le chemin de la grâce et de la croissance, et nous décourageons des cheminements de sanctifications qui rendent gloire à Dieu. Rappelons-nous qu’« un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut-être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés ». La pastorale concrète des ministres et des communautés ne peut cesser de prendre en compte cette réalité. 305. Par conséquent, un Pasteur ne peut se sentir satisfait en appliquant seulement les lois morales à ceux qui vivent des situations ‘‘irrégulières’’, comme si elles étaient des pierres qui sont lancées à la vie des personnes. C’est le cas des cœurs fermés, qui se cachent ordinairement derrière les enseignements de l’Église « pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées ». Dans cette même ligne, s’est exprimée la Commission Théologique Internationale : « La loi naturelle ne saurait donc être présentée comme un ensemble déjà constitué de règles qui s’imposent a priori au sujet moral, mais elle est une source d’inspiration objective pour sa démarche, éminemment personnelle, de prise de décision ».
3- la pastorale
En effet, non seulement la promotion du mariage chrétien revient aux Pasteurs, mais aussi « le discernement pastoral des situations de beaucoup de gens qui ne vivent plus dans cette situation » pour « entrer en dialogue pastoral avec ces personnes afin de mettre en évidence les éléments de leur vie qui peuvent conduire à une plus grande ouverture à l’Évangile du mariage dans sa plénitude ». Dans le discernement pastoral, il convient d’identifier « les éléments qui peuvent favoriser l’évangélisation et la croissance humaine et spirituelle ». 293. Les Pères se sont également penchés sur la situation particulière d’un mariage seulement civil ou même, toute proportion gardée, d’une pure cohabitation où « quand l’union atteint une stabilité consistante à travers un lien public, elle est caractérisée par une affection profonde, confère des responsabilités à l’égard des enfants, donne la capacité de surmonter les épreuves et peut être considérée comme une occasion à accompagner dans le développement menant au sacrement du mariage ». D’autre part, il est préoccupant que de nombreux jeunes se méfient aujourd’hui du mariage et cohabitent en reportant indéfiniment l’engagement conjugal, tandis que d’autres mettent un terme à l’engagement pris et en instaurent immédiatement un nouveau. Ceux-là « qui font partie de l’Église ont besoin d’une attention pastorale miséricordieuse et encourageante ».
exclure et réintégrer […]. La route de l’Église, depuis le Concile de Jérusalem, est toujours celle de Jésus : celle de la miséricorde et de l’intégration […]. La route de l’Église est celle de ne condamner personne éternellement ; de répandre la miséricorde de Dieu sur toutes les personnes qui la demandent d’un cœur sincère […Car] la charité véritable est toujours imméritée, inconditionnelle et gratuite ! » Donc, « il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations ; il est également nécessaire d’être attentif à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition ». 296. Le Synode s’est référé à diverses situations de fragilité ou d’imperfection. À ce sujet, je voudrais rappeler ici quelque chose dont j’ai voulu faire clairement part à toute l’Église pour que nous ne nous trompions pas de chemin : « Deux logiques parcourent toute l’histoire de l’Église :
Il doit être clair que ceci n’est pas l’idéal que l’Évangile propose pour le mariage et la famille. Les Pères synodaux ont affirmé que le discernement des Pasteurs doit toujours se faire « en distinguant attentivement » les situations, d’un « regard différencié ». Nous savons qu’il n’existe pas de « recettes simples ». 298. Les divorcés engagés dans une nouvelle union, par exemple, peuvent se retrouver dans des situations très différentes, qui ne doivent pas être cataloguées ou enfermées dans des affirmations trop rigides sans laisser de place à un discernement personnel et pastoral approprié. Une chose est une seconde union consolidée dans le temps, avec de nouveaux enfants, avec une fidélité prouvée, un don de soi généreux, un engagement chrétien, la conscience de l’irrégularité de sa propre situation et une grande difficulté à faire marche arrière sans sentir en conscience qu’on commet de nouvelles fautes. L’Église reconnaît des situations où « l'homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par exemple l'éducation des enfants -, remplir l'obligation de la séparation ». Il y aussi le cas de ceux qui ont consenti d’importants efforts pour sauver le premier mariage et ont subi un abandon injuste, ou celui de « ceux qui ont contracté une seconde union en vue de l'éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement détruit, n'avait jamais été valide ». Mais autre chose est une nouvelle union provenant d’un divorce récent, avec toutes les conséquences de souffrance et de confusion qui affectent les enfants et des familles entières, ou la situation d’une personne qui a régulièrement manqué à ses engagements familiaux.
il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. Les limites n’ont pas à voir uniquement avec une éventuelle méconnaissance de la norme. Un sujet, même connaissant bien la norme, peut avoir une grande difficulté à saisir les « valeurs comprises dans la norme » ou peut se trouver dans des conditions concrètes qui ne lui permettent pas d’agir différemment et de prendre d’autres décisions sans une nouvelle faute. Comme les Pères synodaux l’ont si bien exprimé, « il peut exister des facteurs qui limitent la capacité de décision »…. 301. Pour comprendre de manière appropriée pourquoi un discernement spécial est possible et nécessaire dans certaines situations dites ‘‘irrégulières’’, il y a une question qui doit toujours être prise en compte, de manière qu’on ne pense jamais qu’on veut diminuer les exigences de l’Évangile. L’Église a une solide réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes. Par conséquent,
II- analyse critique
1-les difficultés de mise en œuvre :
les dogmes restent les dogmes
292. Le mariage chrétien, reflet de l’union entre le Christ et son Église, se réalise pleinement dans l’union entre un homme et une femme, qui se donnent l’un à l’autre dans un amour exclusif et dans une fidélité libre, s’appartiennent jusqu’à la mort et s’ouvrent à la transmission de la vie, consacrés par le sacrement qui leur confère la grâce pour constituer une Église domestique et le ferment d’une vie nouvelle pour la société.
2- l’exemple de la contraception
Humanae vitae (cf. nn. 10-14) et l’Exhortation Apostolique Familiaris consortio (cf. nn. 14 ; 28-35) doivent être redécouvertes afin de [combattre] une mentalité souvent hostile à la vie. […]. Le choix responsable de devenir parents présuppose la formation de la conscience, qui est ‘‘le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre’’ (Gaudium et spes, n. 16). Plus les époux cherchent à écouter Dieu et ses commandements dans leur conscience (cf. Rm 2,15) et se font accompagner spirituellement, plus leur décision sera intimement libre vis-à-vis d’un choix subjectif et de l’alignement sur les comportements de leur environnement ». Ce que le Concile Vatican II a exprimé avec clarté est encore valable : « D’un commun accord et d’un commun effort, [les époux] se formeront un jugement droit : ils prendront en considération à la fois et leur bien et celui des enfants déjà nés ou à naître ; ils discerneront les conditions aussi bien matérielles que spirituelles de leur époque et de leur situation ; ils tiendront compte enfin du bien de la communauté familiale, des besoins de la société temporelle et de l’Église elle-même. Ce jugement, ce sont en dernier ressort les époux eux-mêmes qui doivent l’arrêter devant Dieu ». D’autre part, « le recours aux méthodes fondées sur les ‘‘rythmes naturels de fécondité’’ (Humanae vitae, n. 11) devra être encouragé. On mettra en lumière que ‘‘ces méthodes respectent le corps des époux, encouragent la tendresse entre eux et favorisent l’éducation d’une liberté authentique’’ (Catéchisme de l’Église catholique, n. 2370). Il faut toujours mettre en évidence le fait que les enfants sont un don merveilleux de Dieu, une joie pour les parents et pour l’Église. À travers eux, le Seigneur renouvelle le monde ». 222. L’accompagnement doit encourager les époux à être généreux dans la communication de la vie : « Conformément au caractère personnel et humainement complet de l’amour conjugal, la bonne voie pour la planification familiale est celle d’un dialogue consensuel entre les époux, du respect des rythmes et de la considération de la dignité du partenaire. En ce sens, l’Encyclique
Humanae vitae de Paul VI, qui souligne le besoin de respecter la dignité de la personne dans l’évaluation morale des méthodes de régulation des naissances […]. Le choix de l’adoption et de se voir confier un enfant exprime une fécondité particulière de l’expérience conjugale ». Animée d’une particulière gratitude, l’Église « soutient les familles qui accueillent, éduquent et entourent de leur affection les enfants en situation de handicap ». 82. Les Pères synodaux ont souligné qu’« il n’est pas difficile de constater la diffusion d’une mentalité qui réduit l’engendrement de la vie à une variable du projet individuel ou de couple ». L’enseignement de l’Église aide « à vivre d’une manière harmonieuse et consciente la communion entre les époux, sous toutes ses dimensions, y compris la responsabilité d’engendrer. Il faut redécouvrir le message de l’Encyclique
3-le pessimisme sur le monde
41. Les Pères synodaux ont fait allusion aux actuelles « tendances culturelles qui semblent imposer une affectivité sans limites […] une affectivité narcissique, instable et changeante qui n’aide pas toujours les sujets à atteindre une plus grande maturité » Ils se sont déclarés préoccupés par « une certaine diffusion de la pornographie et de la commercialisation du corps […], favorisée aussi par un usage incorrect d’internet » et « par la situation des personnes qui sont obligées de s’adonner à la prostitution ». Dans ce contexte, « les couples sont parfois incertains, hésitants et peinent à trouver les moyens de mûrir. Beaucoup sont ceux qui tendent à rester aux stades primaires de la vie émotionnelle et sexuelle. La crise du couple déstabilise la famille et peut provoquer, à travers les séparations et les divorces, de sérieuses conséquences sur les adultes, sur les enfants et sur la société, en affaiblissant l’individu et les liens sociaux ». Les crises du mariage sont « affrontées souvent de façon expéditive, sans avoir le courage de la patience, de la remise en question, du pardon mutuel, de la réconciliation et même du sacrifice. Ces échecs sont ainsi à l’origine de nouvelles relations, de nouveaux couples, de nouvelles unions et de nouveaux mariages, qui créent des situations familiales complexes et problématiques quant au choix de la vie chrétienne ».
Le déclin démographique, dû à une mentalité antinataliste et encouragé par les politiques mondiales en matière de santé reproductive, entraîne non seulement une situation où le renouvellement des générations n’est plus assuré, mais risque de conduire à terme à un appauvrissement économique et à une perte d’espérance en l’avenir. Le développement des biotechnologies a eu lui aussi un fort impact sur la natalité ». D’autres facteurs peuvent s’y ajouter comme « l’industrialisation, la révolution sexuelle, la crainte de la surpopulation, des problèmes économiques […]. La société de consommation peut aussi dissuader les personnes d’avoir des enfants, simplement pour préserver leur liberté et leur mode de vie ». Il est vrai que la conscience droite des époux, quand ils ont été très généreux dans la communication de la vie, peut les orienter vers la décision de limiter le nombre d’enfants pour des raisons assez sérieuses ; mais aussi, « par amour de cette dignité de la conscience, l’Église rejette de toutes ses forces les interventions coercitives de l’État en faveur de la contraception, de la stérilisation ou même de l’avortement ». Ces mesures sont inacceptables y compris dans des lieux à taux de natalité élevé ; mais il faut noter que les hommes politiques les encouragent aussi dans certains pays qui souffrent du drame d’un taux de natalité très bas. Comme l’ont indiqué les Évêques de Corée, c’est « agir de manière contradictoire en négligeant son propre devoir ». 42. «
4- les difficultés de la mise en œuvre
Car « comment pourrions-nous recommander à ces parents de faire tout leur possible pour éduquer leurs enfants à la vie chrétienne, en leur donnant l’exemple d’une foi convaincue et pratiquée, si nous les tenions à distance de la vie de la communauté, comme s’ils étaient excommuniés ? Il faut faire en sorte de ne pas ajouter d’autres poids à ceux que les enfants, dans ces situations, doivent déjà porter ! » …. 246. L’Église, même si elle comprend les situations conflictuelles que doivent traverser les couples, ne peut cesser d’être la voix des plus fragiles, qui sont les enfants qui souffrent, bien des fois en silence. Aujourd’hui, « malgré notre sensibilité en apparence évoluée, et toutes nos analyses psychologiques raffinées, je me demande si nous ne nous sommes pas aussi anesthésiés par rapport aux blessures de l’âme des enfants […]. Sentons-nous le poids de la montagne qui écrase l’âme d’un enfant, dans les familles où l’on se traite mal et où l’on se fait du mal, jusqu’à briser le lien de la fidélité conjugale ? » Ces mauvaises expériences n’aident pas à ce que ces enfants mûrissent pour être capables d’engagements définitifs. Par conséquent, les communautés chrétiennes ne doivent pas laisser seuls, dans leur nouvelle union, les parents divorcés. Au contraire, elles doivent les inclure et les accompagner dans leur responsabilité éducative.
163. La prolongation de la vie conduit à quelque chose qui n’était pas fréquent à d’autres époques : la relation intime et l’appartenance réciproque doivent se conserver durant quatre, cinq ou six décennies, et cela se convertit en une nécessité de se choisir réciproquement sans cesse. Peut-être le conjoint n’est-il plus passionné par un désir sexuel intense qui le pousse vers l’autre personne, mais il sent le plaisir de l’appartenance mutuelle, de savoir qu’il n’est pas seul, qu’il a un ‘‘complice” qui connaît tout de sa vie et de son histoire et qui partage tout. C’est le compagnon sur le chemin de la vie avec lequel on peut affronter les difficultés et profiter des belles choses. Cela produit aussi une satisfaction qui accompagne la tendresse propre à l’amour conjugal. Nous ne pouvons pas nous promettre d’avoir les mêmes sentiments durant toute la vie. En revanche, oui, nous pouvons avoir un projet commun stable, nous engager à nous aimer et à vivre unis jusqu’à ce que la mort nous sépare, et à vivre toujours une riche intimité. …
Cela nous offre un cadre et un climat qui nous empêchent de développer une morale bureaucratique froide en parlant des thèmes les plus délicats, et nous situe plutôt dans le contexte d’un discernement pastoral empreint d’amour miséricordieux, qui tend toujours à comprendre, à pardonner, à accompagner, à attendre, et surtout à intégrer. C’est la logique qui doit prédominer dans l’Église, pour « faire l’expérience d’ouvrir le cœur à ceux qui vivent dans les périphéries existentielles les plus différentes ». J’invite les fidèles qui vivent des situations compliquées, à s’approcher avec confiance de leurs pasteurs ou d’autres laïcs qui vivent dans le dévouement au Seigneur pour s’entretenir avec eux. Ils ne trouveront pas toujours en eux la confirmation de leurs propres idées ou désirs, mais sûrement, ils recevront une lumière qui leur permettra de mieux saisir ce qui leur arrive et pourront découvrir un chemin de maturation personnelle. Et j’invite les pasteurs à écouter avec affection et sérénité, avec le désir sincère d’entrer dans le cœur du drame des personnes et de comprendre leur point de vue, pour les aider à mieux vivre et à reconnaître leur place dans l’Église. 312.
- Etonnant visage (trois-quarts profil gauche) ressemblant à celui du Saint Suaire sur ma photo de la Sainte Tunique, non?
- Et si l'on regarde bien, on pourrait en voir un autre cette fois de face, avec une sorte de voile sur la tête, yeux fermés (et toujours du même style que le Saint Suaire) cette fois-ci sur la totalité de la tunique.
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