Dans l'abbaye Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech
(Pyrénées-Orientales)
Durée : 6 minutes..
Plus d'infos:
- A propos du mystérieux sarcophage humide (source Wikipédia):
Le sarcophage paléochrétien est daté du ive siècle et appelé « Sainte Tombe ». Il a protégé il y a mille ans, à leur arrivée, les reliques des Saints Abdon et Sennen ramenées depuis Rome par Saint Arnulphe. Le sarcophage est fait de marbre bleu de Céret, taillé et sculpté d'un X entouré d'un cercle signifiant Iesous Chrestos (Jésus Christ). Il mesure 1,88 mètre à la base et s'évase jusqu'à 1,92 mètresur 50 centimètres de large au plus mince à 65 centimètres au plus large. Il est posé sur deux cales de 40 centimètres de côté.
Ce tombeau secrète de l'eau depuis qu'on y a déposé les reliques des Saints Abdon et Sennen, alors même que les reliques ont disparu à une date indéterminée. Le phénomène a longtemps été considéré comme inexpliqué, et n'a été percée qu'en 1961 par les hydrologues Pérard, Honoré et Leborgne.
Les travaux de 1961 ont été confirmés par les études de 1999 et 2000 et lient le remplissage de la tombe à la pluviométrie et à la porosité du couvercle. Le marbre utilisé pour le sarcophage a une origine différente et est étanche. L'eau de pluie s'infiltre dans le couvercle qui joue le rôle de réservoir et s'écoule dans le sarcophage.
L'étude de remplissage du sarcophage montre qu'elle est liée à la pluviométrie, avec un décalage de 5 jours, temps nécessaire à l'eau pour s'infiltrer dans le marbre. Environ 30 % de l'eau de pluie qui atteint le couvercle est recueillie dans le sarcophage. L'étude du phénomène permet également de comprendre la bonne qualité de la pureté de l'eau recueillie.
Les hypothèses de condensations et d'infiltration du sol ont été démontrées erronées. La première hypothèse ne permet pas d'expliquer les quantités recueillies, la seconde est invalide puisque la tombe est surélevée du sol. Enfin, le débordement constaté en 1942 est un lent goutte à goutte de l'ordre d'une goutte toutes les deux minutes, et non un filet d'eau. L'imagination déborde plus vite que le sarcophage.
- Comme toujours, l'essentiel est ailleurs.
Je garderai longtemps en mémoire l'image poétique de Jésus balayant dans un cloître. Et aussi, juste trois jours après, ce clin d'oeil supplémentaire de l'omniprésence de Dieu (et de son humour) avec ce que j'ai vu de la fenêtre de mon bureau parisien:
- Sur ma lancé, j'ai cherché plus d'informations sur la vie de ces deux saints Perse "rapatriés" en l'abbaye Sainte-Marie:
Saint Abdon et saint Sennen, martyrs (+254), nobles persans, avaient été comblés de biens et d’honneurs par les rois de Perse, qui les avaient investis des premières dignités de l’Etat. Cependant, leur piété et leur zèle pour la foi catholique surpassaient leurs immenses richesses et la noblesse de leur sang.
L’empereur Dèce, grand ennemi du christianisme, remporta une victoire décisive contre les rois persans, devenant par le fait même, maître absolu de plusieurs pays. Ce prince inique résolut d’exterminer les chrétiens dans tout son empire. Abdon et Sennen ressentirent une profonde affliction en voyant les cruelles injustices dont l’indigne empereur accablait les fidèles qui étaient chaque jour victimes d’odieux procédés. D’un commun accord, ils s’appliquèrent de tout leur pouvoir à fortifier et encourager leurs frères chrétiens. Ils ensevelissaient les martyrs, sous peine d’encourir eux-mêmes la terrible colère de leur nouveau souverain.
Dèce, instruit de leurs actions, commanda de les arrêter et de les conduire devant son tribunal. Usant d’abord de douceur à leur égard, il essaya de leur persuader qu’il était redevable de sa vitoire aux dieux de l’empire, et qu’il était de toute justice qu’ils les adorassent.
Les deux frères répondirent à Dèce que les vaincus avaient adoré les mêmes faux dieux que lui, et n’en avaient cependant pas moins perdu la bataille. Que pour eux, ils n’adoreraient jamais que le seul vrai Dieu, créateur du ciel et de la terre, et Son Fils Jésus-Christ qui donnait la victoire aux uns et permettait que les autres fussent vaincus à cause des desseins cachés de Sa Providence.
Dèce leur déclara qu’il tenait à tout prix et sous peine de mort, qu’ils adorassent les mêmes dieux que lui. « La seule raison nous démontre, grand Prince, qu’il ne peut pas y avoir plusieurs dieux : deux maîtres souverains ne sauraient subsister dans l’empire. Ce que vous appelez des dieux ne sont que des démons, les singes de la Divinité dont les hommes sont dupes. Il n’y a qu’un seul Dieu, et c’est ce seul Dieu, notre souverain Maître et le vôtre, que nous adorons. » « Je saurai bien venger nos dieux de vos blasphèmes, et vous faire repentir de votre impiété ! » répliqua l’empereur.
Ne pouvant supporter plus longtemps les propos que saint Abdon et saint Sennen lui tenaient, Dèce ordonna de charger de chaînes les martyrs et de les enfermer dans une obscure prison ; et quand il s’en retourna pour triompher, il les amena avec lui afin qu’ils servissent d’ornements à son triomphe. Il les fit ensuite comparaître devant les membres du sénat leur disant qu’il ne tenait qu’à eux de recouvrer leurs richesses et leurs dignités, et d’arriver aux premières charges de l’empire ; que pour cela, il leur fallait seulement sacrifier aux dieux. Abdon et Sennen répondirent à l’empereur qu’ils ne reconnaissaient qu’un Dieu, Jésus-Christ, et n’adoreraient jamais des idoles qui n’étaient que des démons.
Ils furent renvoyés en prison, et le lendemain, traînés dans l’amphithéâtre où l’on devait, par force, leur faire fléchir le genou devant la statue du soleil. Les martyrs, ayant insulté cette statue, furent fouettés cruellement, et on lâcha contre eux deux lions et quatre ours. Ces animaux se couchèrent à leurs pieds et devinrent leurs gardiens de telle façon, que personne n’osait s’approcher d’eux ; enfin, des gladiateurs vinrent mettre fin aux jours des martyrs.
Une fois décapités, les bourreaux attachèrent les pieds des martyrs et traînèrent leurs corps en présence de l’idole du soleil. On les laissa là pendant trois jours, sans sépulture, dans l’intention d’inspirer de la frayeur aux chrétiens. Au bout de ce temps, le sous-diacre Quirin enleva les précieuses dépouilles et les ensevelit dans sa maison.
Historiquement, on ne connait que très peu de choses sur ces saints : leurs noms, qu'ils étaient martyrs, et qu'ils furent enterrés un 30 juillet dans le cimetière de Pontien sur la Via Portuensis.
Leurs Actes, écrits pour la plupart au début du ixe siècle, les décrivent comme des Perses martyrs sous Dèce, aux alentours de l'an 250, et contiennent plusieurs explications fictives à propos de la raison et de l'occasion de leur venue à Rome ainsi que de la nature de leurs tourments. Ils relatent que leurs corps furent ensevelis par un sous-diacre, Quirin, puis plus tard transférés sous le règne de Constantin au Cimetière de Pontien sur la route vers Porto, près des portes de Rome. Une fresque trouvée sur le sarcophage supposé contenir leurs restes, les représente recevant du Christ des couronnes. Selon Martigny, cette fresque date du viie siècle. Plusieurs villes, notamment Florence et Soissons, revendiquent la possession de leurs corps, mais les Bollandistes affirment que ceux-ci reposent à Rome. L'Abbaye Sainte-Marie d'Arles-sur-Tech possède un mystérieux sarcophage, appelé Sainte Tombe, qui aurait reçu les reliques d'Abdon et Sennen ramenées depuis Rome par l'abbé Arnulphe.
Selon La Légende dorée :
« Abdon et Sennen souffrirent le martyre sous l'empereur Dèce, car cet empereur, puissant à Babylone et dans d'autres provinces, y trouva des chrétiens qu'il ramena avec lui à Cordoue, où il les fit périr dans divers supplices. Et deux princes du pays, Abdon et Sennen, recueillirent les corps de ces martyrs et les ensevelirent avec honneur. Décius les envoya à Rome chargés de chaînes, et ils furent amenés devant le sénat et devant l'empereur, et on leur dit que s'ils voulaient sacrifier, on leur rendrait leurs États, sinon, qu'ils seraient livrés aux bêtes. Ils restèrent fermes, et ils crachèrent au visage des idoles ; et on les conduisit au cirque, où l'on lâcha deux lions et quatre ours. Et ces animaux ne leur firent aucun mal ; au contraire, ils se mirent à les protéger. Alors on perça les martyrs à coups d'épée, et, après leur avoir lié les pieds, on les traîna et on les jeta près du temple du Soleil. Et, après qu'ils y eurent demeuré trois jours, le sous-diacre Quirin les recueillit et les ensevelit dans sa maison. Ils souffrirent vers l'an du Seigneur deux cent cinquante-trois. Au temps de Constantin, il fut révélé où étaient leurs corps, et ils furent transportés dans la ville de Pontien, où le Seigneur confère, par leur ministère, de grandes grâces au peuple. »
Traditionnellement en France, saint Abdon, n’existant que dans l’imaginaire populaire, était invoqué contre les orages (en résonance avec l’homophonie « saint Abdon », « Saint Tape Donc »).
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